Résumé : Son cœur mit fin à sa torture en décidant pour lui. Il feignit de se rendre au travail et prit un vol en direction de Paris. En fin de journée, la peur au ventre, il appela ses parents, sa mère se trouva mal en apprenant qu'il avait "fugué". Son père le qualifia de traître. Mohamed accusa mal le coup. Christiane invita sa mère. Celle-ci la gâtait beaucoup... Mohamed était très bien. Sa belle-mère avait tenu promesse. Ils ne manquaient de rien. Les jours passaient dans de bonnes conditions. Christiane avait trouvé un travail en intérim. Il se retrouvait seul, à flâner à longueur de journée dans les grandes artères de Paris. Il lui arrivait de penser de temps à autre à ses parents. Il s'interdisait de leur téléphoner. Il leur reprochait leur attitude de rejet envers celle qu'il aimait. Si tout s'était passé comme il le voulait, il serait au pays et non en train de consommer son congé sans solde. Il savait que s'il tardait à rejoindre son poste de travail, son contrat serait résilié et il perdrait le véhicule neuf stationné dans un parking clandestin. Mohamed refusait d'admettre cette situation. Des remords commençaient à hanter son esprit. Si bien qu'il prit le téléphone pour contacter ces parents. A la quatrième sonnerie, on décrocha et il ne reconnut pas la voix féminine, à l'autre bout de la ligne. Son cœur manqua un battement. - Allô, chkoun ? Chkoun ? Qui est-ce ? - C'est Mohamed, bonjour ! Où est ma mère ? L'inquiétude l'avait gagné car c'était toujours elle qui répondait au téléphone. Pourquoi c'était une autre ? - Passez-moi ma mère !, ordonna-t-il. - Ah Mohamed... Ta mère est partie chez le médecin !, lui apprit l'inconnue. Rentre vite ! Elle a besoin de toi... Si tu ne reviens pas, elle en mourra ! Tu entends ? Tu m'entends, ta mère ne résistera pas à ton exil ! Tu sais combien elle t'aime ! Mohamed raccrocha. Une boule s'était formée dans sa gorge. Il avait mal au cœur au point d'en pleurer. La journée lui parut longue. Il lui sembla que Christiane tardait à rentrer. Pourtant, elle arriva à 18h, comme les jours précédents. Elle, qui était heureuse de rentrer et de le trouver en train de l'attendre, remarqua tout de suite son regard fuyant, son visage fermé. - Bonsoir chéri !, dit-elle en allant l'embrasser mais il se détourna d'elle. Pourquoi tu me rejettes ? Elle se débarrassa de son sac à main et de sa veste puis se dirigea vers le coin du salon où il s'était réfugié, tirant le rideau pour regarder dehors. - Que s'est-il passé Mohamed ? - Rien, murmura-t-il. - Si, je vois bien qu'il s'est passé quelque chose ! - Je te répète rien... Rien ! - Pourquoi tu ne me dis rien ? - S'il te plaît, laisse-moi tranquille ! Je ne veux pas parler, lâcha-t-il. - Bien, comme tu veux ! Que voudrais-tu pour le dîner ?, lui demanda-t-elle. - Rien, je n'ai aucune envie ! Je n'ai pas faim... Christiane s'était rendue à la cuisine et avait ouvert le frigo. Elle s'étonna de trouver encore les restes du dîner de la veille. Il ne s'était rien préparé d'autre. Il n'avait pas touché aux escalopes et aux œufs. - Tu es sorti ?, l'interrogea-t-elle. - Non... Christiane ! Je dois te parler... Elle venait d'avoir la confirmation qu'il s'était passé quelque chose de grave. Pendant qu'il lui parlait, elle se demandait s'il lui disait réellement le fond de sa pensée, s'il était réellement sincère... (À suivre) A. K. Nom Adresse email