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"Mes enfants, ma vie..." 6e partie
Publié dans Liberté le 16 - 06 - 2014

Résumé : Mohamed n'était là que depuis quelques jours. Même s'il était bien pris en charge, il commençait à avoir des remords. Un matin, il céda à l'envie de téléphoner à ses parents. Il découvrit que sa mère était mal en point depuis son départ. à son retour du travail, Christiane devina qu'il s'était passé quelque chose de grave...
- Il faut que j'aille à Alger, dit Mohamed. Je dois régler des problèmes professionnels !
- Mais tu ne peux plus en avoir puisque maintenant tu vis ici !
- Non, je préfère les régler ! Je ne partirais qu'une semaine, promit-il. Le temps de démissionner et de vendre ma voiture ! Après, je reviens pour de bon !
- Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que tu mijotes quelque chose ! Rien de bon !
- Jamais de la vie !, s'écrie Mohamed.
- Je peux te faire confiance alors ?
- Oui...
Mohamed se sentit beaucoup mieux d'un coup. La soirée se passa plus sereinement. Le lendemain, après le départ de Christiane, la première chose qu'il fit était de prendre le téléphone et de rappeler ses parents. Cette fois, une voix d'homme retentit et ce n'était pas celle de son père. Il paniqua.
- Allô ! Où est mon père ? Qui est-ce ?
- C'est Rédha, le fils de ta tante Fettouma !
- Ah, bonjour cousin ! Où est ma mère ?
- A l'hôpital mon cher cousin. Ton père est parti la voir ! Mohamed, je me permets de te dire que tu es en train de commettre une erreur monumentale ! Excuse mon impertinence mais ta vie est ici, auprès de tes parents ! Regarde un peu dans quelle situation ils se sont retrouvés depuis ton départ ! Je vais t'avouer que lorsque j'ai vu ton père, mon cher oncle, j'ai été peiné par son état ! Il pleurait Mohamed ! Il était seul et pleurait comme un enfant ! Il ne me voyait pas Mohamed ! Je me suis approché de lui, et quand il m'a reconnu il a éclaté en sanglots ! Ça m'a déchiré le cœur ! Cet aveu finit par saper le moral à Mohamed qui continuait de l'écouter.
-Mohamed, sois un homme et reviens car la belle vie à Paris ne te mènera pas au Paradis ! Tes parents, c'est mille fois Paris !
- Je vais leur envoyer de l'argent Rédha, dit-il, encore tout remué par ces conseils.
- Ya Mohamed, c'est ta présence qu'il leur faut ! Ton frère est en Allemagne ! Tes parents étaient heureux de ton retour ! Ils sont vieux et ta présence les réconfortait ! Ils n'ont besoin de rien, à part toi !
- OK cousin ! Merci !
Mohamed passa une mauvaise journée, et la nuit qui suivit fut la plus longue de sa vie. Il en eut le sentiment. Mine de rien, il était ici depuis cinq semaines et la situation avait pris un tournant qui ne lui plaisait pas. Sa mère était hospitalisée, son père était malheureux.
Son départ en était la cause.
Il était là, à traîner dans la capitale française, abandonnant ses parents, son poste de travail très prometteur juste par amour.
Il ne cessait de penser à tout ça, si bien qu'en l'espace de 48 h son doux séjour prit la tournure d'un cauchemar éveillé. Il réserva un aller simple pour Alger, sans informer personne. Il prépara ses bagages en l'absence de sa femme. La veille de son départ, il l'informa de son projet. Christiane s'était raidie.
- Toi, tu me prépares quelque chose ! Je sens que tu ne me dis pas tout ! Car depuis quelques jours, tu t'es éloigné de moi ! Tu es moins câlin. Tu sais combien je t'aime et jamais je ne pourrai vivre sans toi !
Mohamed hésitait toujours à lui dire la vérité...
(À suivre)
A. K.
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