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5 octobre 1988, 26 ans après
De la revendication des peuples à la récupération des islamistes
Publié dans Liberté le 06 - 10 - 2014

Moins de 4 ans après le début de ce qui est appelé le Printemps arabe et 26 ans après les événements du 5 Octobre 1988, l'histoire se répète. À la revendication de couches hétérogènes de la société, souvent non affiliées à des partis politiques et sans leaderships, viendra se greffer la récupération islamiste.
En Libye et en Syrie, l'espoir de la révolution, portée au départ par une population qu'on disait très attachée aux pesanteurs tribales, est en train de virer au cauchemar appelé guerre civile, que mènent et se mènent des factions jihadistes. Les deux pays, avec l'Irak, sont en train de devenir l'espéranto de la décadence humaine. Au lieu d'amorcer les fondements d'un Etat moderne, ces révolutions sont en train de renvoyer la triste image de musulmans au sabre facile.
Au Yémen, la révolution menée contre Ali Salah est toujours inachevée. Non pas parce que l'ex-régime totalitaire n'a pas cédé, mais à cause de groupes islamistes présentés auparavant par les monarchies du Golfe comme modérés. Les égarements de ces groupes sunnites ont fini par faire des chiites "haouti" la force par laquelle le salut est attendu. En Egypte, la révolution de la place Tahrir est vite tombée entre les mains des "Ikhouane" qui étaient en réserve de l'Egypte post-Moubarak. Une fois au pouvoir, les Morsi and co se lanceront dans une œuvre négationniste pour effacer l'épopée de la place Tahrir. En quelques mois, les "frères" ont réussi à mettre le pays du Nil au bord de l'explosion et les Egyptiens ont préféré freiner leur élan pour le changement contre un smig républicain garanti. En Tunisie, une lutte au quotidien est menée par les forces du progrès afin de prémunir la révolution du Jasmin des assauts des islamistes. Aux attaques politiques d'Ennahdha vient de succéder une tentative de déstabilisation par la subversion islamiste menée par des groupes jihadistes sortis des pépinières syrienne et libyenne.
Que ce soit en Tunisie, au Yémen, en Egypte ou en Libye, alors que les échos des manifestants qui ont ébranlé par leur courage des régimes totalitaires se faisaient encore entendre, des islamistes sont déjà dans l'arène pour imposer une charia à la sauce de chaque groupuscule. Pourtant, les soulèvements furent contre des dictatures, des systèmes archaïques de gouvernance, ainsi que des privations des libertés, et non contre l'Occident ou une autre religion.
En Algérie, l'histoire du 5 Octobre 1988 est marquée par l'espoir né d'une révolte populaire et le gâchis créé à la suite d'une entreprise d'arrimage de cette révolte à un projet d'internationale islamiste. D'une révolte pour les libertés et contre la hogra, le 5 Octobre 1988 est passé, au soir d'un certain 26 décembre 1991, à une sorte de référendum pour la charia. El-Qaradaoui ne criait-il pas, sur les plateaux de notre propre TV, sa conviction que les fondements de l'Etat islamique seront jetés depuis l'Algérie ?
Dès le 10 octobre, la récupération de la révolte des jeunes par les islamistes devenait apparente. À l'inverse des élites progressistes et démocrates, et bien que censés être dans la clandestinité pour une partie d'entre eux, les islamistes disposaient, depuis la fin des années 1970, de trois importantes tribunes, à savoir la mosquée, l'école et l'université. Les islamistes bénéficiaient, aussi, de bases arrière dans les pays occidentaux et dans la première monarchie de l'époque, à savoir l'Arabie saoudite, alors que les élites de gauche et les démocrates souffraient des répercussions, à l'intérieur du pays, de la vaste répression du Printemps berbère et des évènements de la Petite-Kabylie et, à l'international, du début de l'effritement du bloc de l'Est. Ils souffraient aussi de la méconnaissance par l'Occident du vrai visage de l'islam politique. Entre 1988 et 1991, l'Algérie, en pleine transition démocratique, souffrait d'une grave crise économique. Le pays venait de perdre les trois quarts de ses recettes et la communauté internationale le laissait seul face à l'OPA lancée par les islamistes en embuscade. Alors que les caisses du Trésor étaient vides, aucun prêt n'a été reçu par l'Algérie durant toute l'année 1990. Le discours islamiste, selon lequel l'expérience démocratique des 3 années n'a apporté que la pauvreté au peuple et que le salut ne pouvait venir que de la charia, trouvait, à l'époque, des auditoires prédisposés à le croire. Un discours populiste qui fera des ravages durant toute une décennie au point que, aujourd'hui, on s'interroge, en Algérie, sur ce qui reste des acquis d'Octobre. Force est de constater que l'émergence de l'islam politique en marge de ces mouvements, qu'ils soient l'expression de la volonté des peuples, des luttes de sérails ou de complots fomentés depuis l'extérieur, plaide la cause des régimes totalitaires, donne des justifications au retour au musellement de la parole libre et, le plus grave, offre sur un plateau des pays et leurs richesses aux puissances occidentales. S'arrimer à des révolutions en pleine route pour les bifurquer vers les sentiers du Moyen-Âge est la grande compromission à laquelle se livre l'islam politique !
Aujourd'hui, en cette fin 2014, nous sommes déjà loin d'Octobre 1988, ou encore de janvier 2011. Le 11 Septembre 2001 est passé par là. Les compromissions nées en marge de ce qui est appelé Printemps arabe sont présentes. Faute de leaders charismatiques et débités du lourd poids du terrorisme, les islamistes n'offrent plus d'alternatives crédibles. En Algérie et ailleurs, l'alternative ne peut être que démocratique, et les transitions les plus immunisées contre l'hydre terroriste et les chants populistes sont celles menées, alors que le pays est encore en bonne santé financière. C'est l'un des enseignements d'Octobre 88 !
M. K.


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