Le secteur de l'éducation a connu hier son deuxième jour de grève à l'appel du Cnapest. La plupart des établissements scolaires ont suivi le mouvement de protestation. Mais les enseignants ne veulent pas s'arrêter là. L'option d'une radicalisation de la protesta semble se préciser. "Notre base insiste pour durcir le ton et appelle à aller vers un mouvement de grève de plus grande envergure, les enseignants sont déçus par les déclarations des responsables de l'éducation", a déclaré, hier, Messaoud Boudiba, chargé de communication du syndicat, joint, par téléphone. Selon ce syndicaliste, les déclarations des représentants du ministère sur les ondes de la Chaîne 3 ont jeté de l'huile sur le feu. "Notre tutelle assure que toutes nos revendications sont prises en charge et nous accuse d'être des profiteurs. Ce qui n'est pas vrai", a dénoncé le syndicaliste. Un conseiller auprès du ministère de l'Education nationale, avait, en effet, indiqué, lundi dernier, que "nombre de revendications ont déjà trouvé un accord, la mise en œuvre de certaines d'entre elles relève d'autres départements", avant de souligner que "les portes du dialogue restaient ouvertes". Pour Boudiba, le syndicat avait décidé de geler le mouvement de grève du mois de février dernier pour laisser le temps à la tutelle de travailler sans pression. "Nous avons fait confiance à la ministre de l'Education en gelant notre dernier mouvement de grève pour lui permettre de travailler sans pression. Mais en retour rien n'a été fait. Bien au contraire, la tutelle nous a trahis", a déploré le chargé de communication. Le syndicaliste a ajouté que les enseignants sont en train "de perdre leurs acquis", en expliquant les raisons de la colère du corps de l'éducation en l'imputant au non-respect des engagements pris par la tutelle et le fait que la ministre de l'Education fasse "cavalier seul". Tels sont les principaux griefs qu'évoque le Cnapest pour justifier le retour à la contestation. "À son arrivée, la ministre de l'Education nous a promis beaucoup de choses, et rien n'a été fait", regrette encore le syndicaliste. Selon lui, "les points forts du discours de la ministre c'est de diminuer la surcharge des classes et d'assurer la sécurité dans les établissements, ce qui est parfait, mais rien n'est fait sur le terrain", constate-t-il. M. Boudiba soulève, également, le problème des enseignants du primaire et du moyen qui sont sur le point de prendre leur retraite. Le syndicat demande que ces enseignants accèdent au grade de base sans formation alors que la tutelle exige une année de formation. Pour M. Boudiba, cette condition est pénalisante pour cette catégorie qui est en activité depuis plusieurs années. "C'est injuste envers cette catégorie d'enseignants", dénonce-t-il. Le porte-parole du Cnapest-élargi poursuit en affirmant que "suite à des négociations avec la Fonction publique, cette dernière nous a promis de transférer le dossier au Premier ministère après recensement du nombre exact des enseignants concernés. Le travail a pris fin en mai dernier et, à ce jour, toujours aucune nouvelle". Il faut savoir qu'il y a plus de 100 000 enseignants concernés par cette situation. L'autre préoccupation du syndicat : le concours de promotion. "Nous avons un nombre pour les professeurs formateurs et un nombre de professeurs principaux, et le quota doit rester fixe, s'il n'est pas appelé à augmenter. Auparavant, l'accès à ces fonctions était une promotion. Aujourd'hui, il faut passer un concours", relate le syndicaliste. Le porte-parole pointe aussi du doigt "les dépassements" de la ministre, tel que celui de toucher aux libertés syndicales. D. S.