C'est en présence des directeurs des bibliothèques principales à travers le pays, d'intellectuels et d'étudiants que s'est ouvert mardi à la bibliothèque de lecture publique Malek-Bennabi,à Oum El-Bouaghi, le premier Colloque national sur la réalité des bibliothèques publiques en Algérie. Cette manifestation culturelle de deux jours a été marquée par la présentation de pas moins d'une quinzaine de communications, suivies de riches débats. Le Dr Khaldoune Abdelkrim de l'université Emir-Abdelkader de Constantine, président de la première séance, fera remarquer que "les bibliothèques sont perçues comme des constructions architecturales contenant des livres". " Ce colloque veut changer cette vision des bibliothèques qui ne visent pas seulement la création d'une société de savoir mais celle de la culture, de la pensée relationnelle" a-t-il ajouté. Pour El Hamza Mounir, de l'université de Tébessa "le train de l'ère numérique n'attend pas", il reviendra sur l'absence de lecteurs dans nos bibliothèques et propose une dizaine de stratégies censées permettre une meilleure organisation et attirer le lecteur. De son côté la directrice de la bibliothèque publique de Aïn Defla fera savoir que "les bibliothèques n'étaient jusqu'ici pas gérées par des spécialistes, mais que là on a pris la relève, dans l'intention de les régir avec des moyens modernes". Quant à Mme Sebbah, directrice de la bibliothèque publique de Tipasa, elle donnera l'exemple de ce qui a été fait au niveau de l'établissement qu'elle gère. "Notre premier souci est d'attirer le lecteur, nous avons 4 400 enfants, dont plus de 400 de moins de 15 ans, nous avons organisé notre documentation, informatisé, recruté des bibliothécaires, nous sommes à jour dans le domaine de l'informatisation" en regrettant que les enfants n'aient pas le temps de lire en raison des obligations scolaires, "dans ses missions, la bibliothèque est un support pour l'école mais ce n'est pas son rôle principal, le rôle principal c'est de donner aux enfants des habitudes pour venir lire le livre comme roman, comme conte", devait-elle conclure. B. NACER