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La médecine turque au service des patients algériens
Au Centre médical Anadolu d'Istanbul
Publié dans Liberté le 30 - 12 - 2014

L'infrastructure hospitalière est impressionnante par une architecture conceptualisée autour du patient et surtout par ses offres de soins basées sur une ressource humaine expérimentée et des équipements de haute technologie. 10% des patients étrangers de cet établissement sont Algériens.
"Nous savons que l'Algérie souffre d'un déficit en oncologie et cardiologie", confesse Yalçin Ilker lors de son discours de bienvenue et présentation d'Anadolu Medical Center, devant une douzaine de journalistes algériens invités du 21 au 26 décembre à visiter le centre hospitalier situé à Bayramoglou, à quelque 40 kilomètres du centre d'Istanbul. L'introduction du directeur médical est évocatrice d'une démarche visant à faire connaître davantage une infrastructure qui offre des soins aux standards internationaux. "Pour 2015, Anadolu Medical Center veut renforcer sa position en Algérie en augmentant le nombre de patients de chirurgie cardiovasculaire (infantile et adulte) et le nombre de patients oncologiques", précise-t-on dans un communiqué de presse. Toutes les spécialités médicales sont pratiquées dans cette enceinte de 50 000 m2, nichée au cœur d'un campus de 188 000 m2. Il n'en demeure pas moins que jusqu'à présent la demande des Algériens est focalisée sur les départements d'oncologie et de cardiologie, d'où l'offensive médiatique du service international. "Puisque nous ne sommes pas encore connus en Algérie, les patients arrivent généralement à un stade avancé de la maladie. Ils découvrent le centre quand ils n'ont plus de solutions et commencent à chercher sur Internet. Nous n'avons pas encore mis en place de réseaux organisés", explique Murat Ercan, responsable du service international. "Aucune convention n'est conclue jusqu'alors avec les autorités algériennes pour le transfert des malades pour soins en Turquie. Nous ne connaissons pas très bien la dynamique des institutions algériennes. Nous voulons d'abord présenter le centre à la population", poursuit-il. De son point de vue, l'intérêt de cet hôpital, fondé avec un capital privé évalué à 250 millions de dollars américains, réside dans le fait qu'il offre des prestations médicales pointues à des prix inférieurs à ceux pratiqués par des infrastructures de même standing de par le monde. De surcroît, la structure est affiliée, en exclusivité, avec le prestigieux hôpital américain Johns-Hopkins. "Des Américains et des Anglais choisissent Anadolu Medical Center car ils ont des soins aux standards de leur pays, dix fois moins cher", argumente M. Ercan. Il est dit que les prix des traitements et d'examens sont de 20 à 30% plus bas qu'en Europe, en raison notamment d'une masse salariale plus faible. Le groupe Anadolu a, toutefois, investi lourdement dans les équipements et dans l'expertise médicale de professeurs en médecine de rang mondial.
©D. R.
14 000 patients étrangers pris en charge dont 10% d'Algériens
Le centre hospitalier a pris en charge, depuis 2006, environ 14 000 patients étrangers essentiellement d'Europe de l'Est, des pays du Golfe, d'Afrique du Nord... mais aussi d'Angleterre et des Etats-Unis, soit une moyenne annuelle de 6 500. Un gros effort est mis sur l'accompagnement de ces malades, avant même leur déplacement en Turquie. Sur simple contact à distance par mail, un deuxième avis médical leur est donné gratuitement, ainsi qu'une estimation du coût de l'intervention ou du traitement. "Même s'il y a prolongation de l'hospitalisation ou des examens supplémentaires à faire, nous nous en tenons au devis initial", affirme notre interlocuteur. À partir de là, des coordinateurs spéciaux, parlant la langue du pays d'origine du patient, l'assistent dans les démarches pour le visa et le voyage, le choix de l'hôtel à proximité de l'hôpital et durant toutes les étapes de la prise en charge. Lors de notre passage à Anadolu Medical Center, nous avons rencontré un jeune couple d'Algériens qui soignent leur enfant âgé de 18 mois dans cet hôpital. "Il avait un problème urologique à la naissance. En Algérie, nous avons traîné d'une structure à une autre, sans que notre bébé soit pris en charge. Nous avons prix attache avec l'hôpital turc. On nous a répondu au bout de 24 heures. Notre fils a subi deux interventions pour 35 000 euros. Là, nous le ramenons chaque six mois pour des contrôles", rapporte la maman. Un autre cas d'un Algérien souffrant d'un cancer du foie au stade métastatique. Un ami lui a conseillé de partir sans tarder en Turquie.
De l'avis d'un proche, il se porte nettement mieux. Il faut croire que le centre médical Anadolu est équipé de machines de haute technologie en matière de radiothérapie, soit le Cyberknife et le Truebeam. Le Cyberknife est un système de radiochirurgie robotisée qui permet de traiter la tumeur, quelle que soit sa localisation dans le corps, par l'administration d'une dose élevée de rayons sous forme de faisceaux, avec une grande précision. Le Truebeam est "un accélérateur linéaire de particules" qui traite les tissus cancéreux, tout en préservant ceux qui sont encore sains. "Nous prônons une approche multidisciplinaire avant d'entamer le traitement. Le schéma thérapeutique est décidé au cas par cas", précise le professeur Kayihan Engin, chef service de radio-oncologie. 250 à 300 patients sont soumis, chaque année, aux radiations du Cyberknife. La cure, qui nécessite de une à cinq séances, coûte approximativement 10 000 dollars américains. Celle de Truebeam revient à 15 000 dollars américains. "Nous sommes conscients que ces prix sont trop élevés pour les Algériens. Pour eux, nous prévoyons des tarifs réduits", rassure Murat Ercan, insistant, néanmoins, que les rendez-vous sont donnés dans les délais fixés par les médecins traitants. Il a semblé, en faisant cette précision, parfaitement édifié sur le gros déficit de l'Algérie en radiothérapie. En l'absence d'une possibilité de prise en charge assurée par la caisse nationale de Sécurité sociale, l'offre des Turcs est réservée, pour l'heure, aux nantis qui ont la capacité de financer leurs soins dans le centre médical Anadolu. Ils représentent 10% du nombre global des patients étrangers. "Les Algériens se soignent généralement dans ce centre pour les cancers des poumons, du sein et du colon", informe le professeur Serdar Turhaf, chef du service d'oncologie médicale. Toutes les sous-spécialités de la cancérologie sont réunies dans un même bâtiment, accessible par une entrée particulière, pour "préserver l'intimité et l'anonymat des malades", comme l'explique Murat Ercan. Le bloc est conçu dans la vision moderne d'un hôpital dans l'hôpital. "C'est la seule structure accréditée par la Société européenne d'oncologie médicale", souligne-t-il. L'infrastructure est devenue quasiment une référence dans la greffe de la moelle osseuse grâce aux 37 ans d'expérience du professeur Zafer Gülbas, spécialiste en hématologie et oncologie hématologique. À lui seul, il pratique dans un service de 22 lits équipé en cytométrie en flux et un laboratoire HLA 250 greffes de la moelle osseuse par an. Presque un record. "Nous recherchons d'abord un donneur compatible dans la famille. Sinon, nous sommes en accord avec la Banque mondiale des donneurs qui ont un data de 15 millions de dons possibles", indique-t-il. L'hôpital recourt à la Banque mondiale y compris pour les patients étrangers. Le prix d'une autogreffe est de 30 000 euros. Le double est consacré pour une greffe allo-génique. "Nous avons différentes possibilités thérapeutiques pour les lymphomes découverts à des stades avancés", complète le professeur Gülbas.
©D. R.
Le taux de mortalité de moins de 0,48%
Le département de cardiologie vasculaire, dirigé par le professeur Sertaç Ciçek, a pris en charge, ces cinq dernières années, 150 Algériens et nettement plus de cardiopathes. "Nous assurons plus de 1 000 opérations par an. Ce sont des chiffres qui nous positionnent au top des centres médicaux au monde", avance le Pr Ciçek, également président de l'Association mondiale des chirurgiens cardiaques et cardiologues pédiatriques. Dans ce service, les personnels médical et paramédical interviennent aussi bien sur des nouveau-nés de petits poids (800 grammes), que sur des personnes âgées de 90 ans. "Nous avons des taux de réussite très élevés. La proportion de la mortalité dans le service est de 0,48, alors que la moyenne mondiale pour une qualité de soins similaires se situe aux alentours de 0,7%", poursuit-il. Le professeur Mustafa Ozkan est spécialiste de l'oncologie pédiatrique. Il ne s'occupe que d'enfants atteints généralement de leucémie, de tumeurs cérébrales ou de lymphomes, depuis de nombreuses années. "Il y a augmentation de la fréquence des tumeurs du cerveau chez l'enfant à cause des ordinateurs et des consoles de jeux", avertit-il. Prévenant, il a fourni l'effort de donner des chiffres sur le nombre de cancers pédiatriques en Algérie (1 300 nouveaux cas chaque année, selon lui), en l'extrapolant sur l'incidence mondiale qui donne 130 cas pour un million d'enfants de moins de 16 ans. "Il est important d'avoir les chiffres pour adopter une bonne stratégie de prise en charge", recommande-t-il. À son insu, il touche du doigt l'une des faiblesses caractéristiques du système de santé national : l'incohérence des statistiques.
S. H.


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