Des dizaines d'hectares appartenant au domaine public ou des terrains dépendant du secteur des forêts ont été squattés, au vu et au su de tout le monde. La création de la nouvelle ville de Draâ Errich (3 km à l'est de la commune d'Oued El-Aneb, daïra de Berrahal) est pour beaucoup dans la razzia sur les parcelles de terrains et dans le phénomène des constructions illicites, dans les zones situées aux alentours directs de ce nouveau pôle urbain. C'est le cas de Aïb-Amar, un bourg jouxtant la RN 44, situé entre la cité Oued Zied et l'échangeur d'Oued El-Aneb. En une année seulement, ce hameau a vu la prolifération d'habitations en individuel au pied d'une montagne rocheuse qui sépare le site de la nouvelle ville de ce bourg. L'on assiste ainsi, ces derniers mois, à une véritable ruée sur ces sites, sans que personne daigne lever le petit doigt. La situation est qualifiée d'"inquiétante et sans précédent". Pour se rendre compte de la gravité de la situation, il suffit de se rendre sur les lieux pour constater l'installation de clôtures sauvages sur une distance d'environ trois kilomètres. Le même constat est fait dans la commune de Tréat où le foncier a été également agressé. Depuis un certain temps, les abords de la route reliant le chef-lieu de la commune au lieudit Bouchachia, à la limite de la wilaya de Skikda, des individus, a-t-on constaté sur place, ont installé ces deux derniers mois des clôtures sauvages à l'aide de branches d'arbres et de fil barbelé sur une distance de plusieurs kilomètres. Ainsi, des dizaines d'hectares appartenant au domaine public ou des terrains dépendant du secteur des forêts ont été squattés, au vu et au su de tout le monde. Par ailleurs, les constructions illicites, qui sont pour la plupart localisées dans les plus importantes agglomérations, à savoir le chef-lieu de wilaya, El-Bouni, Sidi Amar, El-Hadjar et Berrahal, ont, devant l'absence quasi totale des pouvoirs publics, repris de plus belle du côté de Draâ Errich. En effet, aux alentours, voire même aux abords de la route menant vers le site de la nouvelle ville, à 25 km à l'ouest de Annaba, l'on signale de nombreuses constructions illicites à la hauteur du tronçon Oued Zied - Aïb-Amar - Bassal. Dans certaines communes de la daïra de Berrahal, c'est devenu une tradition que d'occuper les sols, et ces atteintes au patrimoine public n'inquiète nullement les services de lutte contre l'habitat précaire. Selon certaines indiscrétions, la majorité de ces constructions illicites aurait été réalisée au lendemain de la pose de la pierre inaugurale du projet de création de la nouvelle ville de Draâ Errich, et l'on évoque avec insistance la complicité des services techniques desdites communes. B. B.