Résumé : Rafik hésite à retourner chez Sabrina pour lui donner des cours. La jeune malade le trouble et lui donne l'impression qu'elle cherche à le séduire. Cette fois-ci, c'est le père de Sabrina, si Mahfoud, qui l'accueille. Sa mère, Malika, est là aussi, et tous les deux le remercient d'être revenu. -Sabrina est contente, dit Malika. Comme Rafik ne dit rien, elle continue. -Elle m'a dit qu'elle a compris l'exercice et qu'elle l'a fait ! Si Mahfoud sourit. -C'est très bien ! Alors, vous continuez à lui donner des cours ? -Si elle le juge nécessaire... -Bien sûr, bien sûr... Pendant qu'elle se prépare, nous allons prendre un café et discuter de vos honoraires... Je regrette de ne pas avoir été là la dernière fois que vous êtes venu ! -Ce n'est rien ! Il le conduit au salon. C'est une grande pièce, avec des meubles luxueux : une bibliothèque chargée de livres, une grande table avec ses chaises bien rangées, des tableaux aux murs, et des fauteuils de velours posés sur un lourd tapis... Si Mahfoud l'invite à prendre place dans un fauteuil. Rafik hésite. Il ne va pas marcher avec ses chaussures sur ce beau tapis ! Il regarde ses chaussures : elles sont usées, mais c'est à ses chaussettes qu'il pense... Elles sont tout aussi usées... et, avec effroi, il se rappelle qu'elles sont trouées ! Enlever ses chaussures, c'est exposer ses chaussettes, c'est se ridiculiser... Si Mahfoud a remarqué sa gêne. Aussi lui montre-t-il la table. -Nous serons mieux, à table ! Et, joignant le geste à la parole, il lui tire une chaise. -Prenez place, jeune homme ! Il s'assoit. Malika ne tarde pas à arriver avec un plateau. Il y a du café mais aussi du lait et une assiette de gâteaux. C'est elle-même qui les sert. -Prenez des gâteaux, insiste-elle. C'est moi qui les ai faits ! Elle tire une chaise et s'assoit. -Je voudrais vous parler de Sabrina... Je vous ai déjà dit qu'elle est malade, n'est-ce pas ? -Oui, oui, j'espère que ce n'est pas grave ! Elle ne répond pas. Elle détourne légèrement la tête, comme pour cacher sa gêne. Puis elle reprend : -Je voulais aussi vous dire que... qu'elle a des réactions qui peuvent paraître étranges ! C'est au tour de Rafik de s'étonner. -Etranges ? Si Mahfoud intervient. -Ma femme veut dire que sa maladie l'a rendue quelque peu capricieuse... -La dernière fois, vous êtes parti précipitamment, dit Malika ; peut-être qu'elle a eu des propos inconvenants... -Non, non, dit Rafik. Elle avait fini son exercice ! Malika semble soulagée. -Alors, elle ne vous a pas froissé ? -Pas du tout ! -Vous allez continuer à lui donner des cours ? -Si vous le jugez utile ! Elle sourit pour la première fois. Mahfoud est content. -Et comment donc ! Maintenant, nous allons parler de vos honoraires, puis vous allez rejoindre votre élève ! (à suivre) G. B.