Résumé : Comme prévu, un chauffeur vient chercher Rafik à la cité universitaire. Il est intimidé d'aller donner des cours à un "fils de riche" ! -Nous arrivons, dit le chauffeur. Il s'arrête devant une superbe villa. Il descend et ouvre la portière. Rafik en sort. -Je mets la voiture au garage et je te fais entrer ! La villa qui dresse fièrement ses deux étages est entourée d'un mur en pierre taillée qui laisse échapper des feuillages, indice d'un jardin qui semble important. Le chauffeur arrive et pousse le portail. -Entre, jeune homme. Il entre. Il a vu juste : il y a bien un grand jardin... Un jardin avec de grands arbres et des massifs de rosiers bien taillés, qui dégage un parfum enivrant. Le chauffeur a remarqué son émerveillement. -C'est beau, n'est-ce pas ? -Oh, oui... -Le jardinier fait du beau travail ! Il y a un jardinier... Un chauffeur, une belle voiture, un luxueuse villa : Nadjet a raison de parler d'un homme riche et puissant. Il regarde de nouveau ses chaussures et son pantalon élimés : quelle piètre figure il doit faire ! La porte d'entrée de la villa s'ouvre. Une femme en sort. Elle est vêtue d'une délicate saharienne. -C'est le jeune homme, Mustapha ? -Oui, madame. Elle va vers lui et lui tend la main. -Bienvenue, jeune homme ! Il serre la main timidement. -Vous entrez ? Il la suit. Nouvel étonnement devant le luxe de la villa, notamment du salon. Il a honte de s'asseoir sur le fauteuil de cuir, de marcher sur les lourds tapis. -Je vous apporte des rafraîchissements ! Il n'ose même pas dire non. La femme sortie, il ferme les yeux. Qu'est-il venu faire chez ces riches ? Il a l'idée de se lever et de partir mais la dame revient avec un plateau : jus de fruit, limonade et petits fours. -Je vous prie, servez-vous, votre élève va descendre. "Son" élève... Le mot, dit dans un autre contexte, l'aurait fait sourire, mais ici, il l'intimide. En tremblant, il se sert un verre de jus. -Prenez des gâteaux, ils sont succulents ! Il n'a pas envie de gâteaux, mais il sent qu'il doit obéir pour ne pas froisser la dame qui est si gentille avec lui. -Vous êtes en quatrième année de mathématiques, n'est-ce pas ? Il répond timidement. -Oui, madame -On nous a dit que vous êtes très fort ! Il rougit. -Madame, on a exagéré... Elle sourit. -Non, non, on nous a donné des garanties ! Il est obligé de hocher la tête, en guise de réponse. -Je vais vous parler de votre élève... Mais elle se retourne : un bruit de pas indique que quelqu'un vient. (à suivre) G. B.