Résumé : Rafik découvre qu'il aime Sabrina. Quelques jours plus tôt, elle l'avait accueilli froidement et il s'était même demandé s'il allait continuer à lui donner des cours... Il s'empresse de la revoir. Il n'a pas dormi de la nuit, se réveillant brusquement, pensant à elle aussitôt. S'il était sûr qu'on le laisserait entrer à l'hôpital, il serait parti la voir. Il a assisté à un cours et, au lieu de se rendre au restaurant pour le déjeuner, il a pris le bus pour l'hôpital. Il arrive juste avant l'heure des visites et trouve les parents de la jeune fille et son frère. La mère, Malika, est émue de le voir. -Monsieur Rafik, vous vous êtes encore dérangé ! Il répond, confus. -Pas du tout... Je voulais prendre des nouvelles... Le père, Si Mahfoud, sourit. -Nous ne l'avons pas encore vue mais les infirmiers nous ont rassurés ! -Peut-être que nous pourrons la reprendre bientôt, dit Malika. La maison me paraît si vide ! Il faut attendre encore un peu avant qu'on ne les laisse entrer. C'est Si Mahfoud qui invite Rafik à les accompagner. Ils trouvent la jeune fille assise sur son lit. Elle est beaucoup moins pâle que la veille et elle sourit à la vue des visiteurs. -Vous êtes tous venus ! Ses parents et son frère l'embrassent. -Comme je suis heureuse de vous voir ! Rafik s'approche. -Et vous, Monsieur... Elle n'ose pas le tutoyer devant ses parents. Il a compris sa gêne et ne fait pas de remarque. Elle lui tend la main. Il la prend doucement. -Tu vas mieux, dit-il. Elle sourit encore. -Oui, je me sens mieux... Elle regarde tour à tour ses parents. -Je voudrais sortir ! Mais son père répond, calmement : -Il faut d'abord voir ce qu'en pensent les médecins... -Je m'ennuie tellement ici, soupire-t-elle. Sa mère la prend dans ses bras. -Nous aussi, nous voulons que tu reviennes à la maison ! -Je me sens si seul, dit son frère, je n'ai personne à taquiner ! Elle rit. Rafik se met de la partie. -Et moi, je n'ai personne à qui donner des exercices, personne à gronder... Elle regarde tout le monde, à tour de rôle. -C'est vrai, je vous manque tant que cela ? -Oh, oui ! disent à l'unisson son père, sa mère et son frère. -Et à vous aussi, monsieur Rafik ? -à moi aussi ! -Alors, il faut que je fasse un effort pour guérir ! -Oh, oui, il faut le faire ! Il est heureux, non seulement parce qu'elle va mieux mais aussi parce qu'elle l'a associé à ses proches. En lui disant : "Est-ce que je vous manque à vous aussi ?" C'est comme si elle lui demandait s'il l'aimait. Et si ce n'était pas la présence de ses parents, il lui aurait sûrement dit : "Je suis heureux que tu ailles mieux" et surtout :"Je suis heureux, parce que je t'aime !" (à suivre) G. B.