Ce mode de construction représente pour le gouvernement la solution la mieux indiquée pour atténuer la crise du logement. Le procédé de construction du logement en préfabrication n'arrive plus à asseoir commodément ses fondations sur le terrain. Si la formule est privilégiée par les pouvoirs publics, elle est, en revanche, décriée par les observateurs très au fait du secteur de l'habitat. Le gouvernement estime que ce mode est le mieux indiqué pour concrétiser les programmes projetés et tenir les promesses sur lesquelles il s'est engagé devant des dizaines de milliers de demandeurs. Les premiers jalons ont été posés dès la création en 2013 des joint-ventures (J-V) avec des firmes italiennes, portugaises et espagnoles. Des accords ont été, de ce fait, signés avec ces entreprises pour le transfert de ces techniques de construction modernes à travers la création d'usines en Algérie. Or, la dynamique enclenchée par l'initiateur a été stoppée net par la défection des sociétés italienne et portugaise. Le contrat liant l'entreprise publique Ecoprom, relevant de la "SGP Indjab", à l'italien Constructionni, deux partenaires dans la J-V qui a donné naissance à l'entreprise Aicost, à laquelle a été confié un lot de plusieurs centaines de logements AADL 2 à Ouled Fayet, a été aussitôt résilié. Les Italiens ont emboîté le pas aux Portugais qui ont déjà décidé de se retirer du projet et de quitter le pays. Les travaux à peine entamés pour l'édification de l'usine dédiée à la production de panneaux polyester ont été arrêtés. D'un coût de 400 millions de dinars, cette unité devait produire dans une première étape 2 000 logements/an, soit 6 logements/semaine. Mais c'était compter sans les contraintes multiples auxquelles ont fait face ces opérateurs étrangers dans la mise en œuvre de leurs projets d'investissement. La règle 51/49, le prix du mètre carré bâti jugé dérisoire, les salaires des expatriés considérés faramineux par la tutelle sont entre autres problèmes qui ont fini par dissuader les promoteurs étrangers. Ce qui les a, d'ailleurs, poussés à abandonner leurs chantiers et à s'en aller. Cette défaillance de la part de ces opérateurs étrangers, pourtant triés sur le volet, n'a pas été sans conséquence sur le respect des délais de livraison des programmes AADL 2 avancés par les pouvoirs publics. Résultats des courses, les 6 000 logements à réaliser en 24 mois à Ouled Fayet, confiés aux J-V, italienne, Aicost et portugaise, EC-Prébuild, ainsi qu'au chinois ZCIGC ont subi un ajournement de facto. Aujourd'hui, ces J-V sont dissoutes. Pour y remédier, le ministère du tutelle a lancé, début 2014, un appel d'offres national et international à manifestation d'intérêt général pour la création d'usines de logements en accordant des avantages tels que les contrats d'achat garantis pendant cinq ans et des facilités en matière d'accès au foncier. Le Centre national d'études et de recherches intégrées du bâtiment (Cnerib) avait validé, il y a quelques mois, 4 dossiers alors que 8 autres étaient en cours d'étude. Parmi ces sociétés qui se sont manifestées, l'on dénombre 4 turques, 4 chinoises et 6 étrangères, à savoir une espagnole, une française, une australienne, une indienne, une indonésienne et une saoudienne. Huit autres sont des entreprises algéro-étrangères. La production moyenne de ces opérateurs est de 5 100 logements/an/société. Toutefois, toutes ces démarches entreprises par la tutelle n'ont toujours pas abouti à l'installation d'une quelconque usine de préfabrication en Algérie. Du moins, pour le moment... B. K.