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L'homme "failli"
10 Ramadan 1436, samedi 27 juin 2015
Publié dans Liberté le 27 - 06 - 2015

Nous vivons dans un monde où l'instabilité, les turbulences et la violence se sont généralisées. La mondialisation a conduit à l'uniformisation des cultures, produit le désenchantement et poussé l'Homme vers le consumérisme à outrance, l'oubli de soi et l'a finalement éloigné de Dieu. Aujourd'hui, l'absence de sens et le nihilisme ont atteint toutes les nations y compris celles musulmanes.
Le monde musulman traverse une crise profonde. Les tentatives de renaissance, les révolutions et les réformes de ce denier siècle ont été incapables d'apporter des solutions à cette crise. D'aucuns appellent à une révolution du sens, une révolution spirituelle qui consiste à repenser toutes les pratiques de l'islam (aussi bien cultuelles que culturelles) par leurs finalités4.
La spiritualité peut constituer une réponse à cette quête des sens et cette crise dans laquelle s'engouffrent les sociétés musulmanes du monde entier 5 et qui n'en finit pas de miner profondément l'image de l'islam.
L'expérience nous montre que la spiritualité ne se décrète pas. Elle ne se transmet pas automatiquement d'une personne à une autre ou d'une génération à l'autre. L'éducation spirituelle requiert des exigences, une rigueur et une discipline qui se soumet à l'exercice d'une pratique scrupuleuse et rigoureuse des cinq piliers de l'islam. Les prescriptions religieuses ont pour but de transformer le comportement et la moralité de l'individu. La dimension de purification est présente dans les cinq piliers de l'islam ainsi que tous les actes d'adoration. La prière nous permet d'être avec Dieu dans le silence cinq fois par jour loin de ce monde dans lequel on se perd dans le doute, on s'oublie dans la tourmente et on s'enivre de divertissements et d'hyper activité. C'est aussi le cas du jeûne, de la zakat et du pèlerinage dont le but ultime est la réalisation spirituelle. La pratique d'un acte d'adoration quel qu'il soit, si elle ne conduit pas à la transformation de soi et du comportement et ne protège pas contre la perversité et le mal, ne sera d'aucune utilité dans la vie d'ici bas et encore moins dans l'au- delà. C'est le sens que donne le prophète (psl) à "l'homme failli" dans le hadith rapporté par Al-Bukhârî 6 et Muslim 7 : "En vérité l'homme failli dans ma communauté est celui qui viendra le jour du jugement dernier avec à son actif la prière, le jeûne et l'aumône obligatoire (la zakat) qu'il aura donnée. Il viendra alors qu'il a insulté untel, diffamé un autre, consommé le bien d'untel, versé le sang d'untel autre et frappé un tel. Chacun alors prendra de ses bonnes œuvres jusqu'à ce qu'il ne lui restera aucune bonne œuvre avant que son jugement ne s'accomplisse. On prendra alors de leurs mauvaises œuvres qu'on lui jettera puis il sera jeté en enfer" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim).
La stricte observance des actes d'adoration comme le jeûne est une obligation. Mais le respect impératif de cette pratique doit conduire à reformer son caractère et son comportement pour accéder à la noblesse spirituelle par un travail sur soi. Le prophète (Psl) dit : "Le jeûne du mois de Ramadhan ne consiste pas seulement à s'abstenir de manger ou de boire. Il consiste à éviter les propos futiles, les propos malvenus et malveillants. Si quelqu'un t'insulte, t'importune ou t'agresse, dis : je jeûne, je jeûne" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). Il s'agit ici de réconcilier le droit musulman (fiqh) et l'éthique, la norme et la vertu et accomplir les actes d'adoration en respectant leurs finalités. Pour revenir à l'homme ayant déclaré faillite dont parle le prophète (Psl) à ses compagnons, voila une personne qui a fait des efforts considérables en priant la nuit, en jeûnant le jour et en accomplissant le pèlerinage. Mais en se présentant devant Dieu, le juge suprême, il verra la quantité impressionnante de ses dettes devant celui qu'il a frappé, volé, insulté ou diffamé. Il perdra alors toutes ses bonnes œuvres et devra supporter les mauvaises actions de ses victimes pour honorer ses dettes et sera finalement poussé dans l'enfer.
Tel est celui qui est véritablement le "ruiné" le jour de la résurrection.
A. G.
Recteur de la mosquée de Villeurbanne et universitaire
4 - Finalités (Maqâsid) : Littéralement "les fins", dans le sens de "but" ou "objectifs supérieurs" du droit musulman.
5 - Le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,5 milliard (soit 23,4 % de la population mondiale). Les Arabes constituent environ 20% de la population musulmane soit 300 millions de musulmans.
6 - Mouhammad al-Boukhârî (810, 870), connu plus sous le nom de l'imam Al-Boukhârî. D'origine perse, il est l'auteur du célèbre L'authentique de l'imam al-Boukhâri considéré comme étant le livre le plus authentique après le Coran par les musulmans sunnites.
7 - Muslim ou Abû al-Husayn Muslim ben al-Hajjaj al-Quchayri an-Nisaburi (821, 875) : il est l'auteur de L'authentique de l'imam Muslim, second des deux recueils de hadiths plus sûrs de l'islam sunnite.


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