Une bombe de 250 kg, larguée par l'aviation américaine, a réduit en cendres une maison dans le sud de Mossoul. Ses cinq occupants, tous de la même famille, ont été tués. L'armée américaine s'est trompée de cible en lâchant samedi une puissante bombe qui a tué au moins cinq personnes dans une maison dans le nord de l'Irak. “La maison n'était pas la cible visée par le bombardement”, a précisé l'armée américaine, en indiquant que le bombardement était dirigé contre un repaire présumé de rebelles situé à proximité. “Je suis en mesure de confirmer une frappe aérienne samedi à 2h (vendredi 23h GMT) au sud de Mossoul. Il y a eu cinq morts”, a précisé le porte-parole de l'armée US. Un responsable d'un centre de sécurité conjoint américano-irakien pour la province de Salaheddine a affirmé que ce bombardement avait visé un repaire présumé de rebelles à Al-Aïtha, un village situé à la limite des provinces de Salaheddine et de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu. Ce responsable, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a déclaré que le raid avait fait treize morts, dont quatre femmes et trois enfants, et que toutes les personnes tuées étaient de la même famille. L'armée américaine a reconnu s'être trompée de cible. Elle affirme que lors d'une opération menée par l'armée pour trouver un chef des insurgés, un chasseur bombardier F16 a largué une bombe GBU-38 de 500 livres sur une maison au sud de Mossoul, a annoncé l'armée dans un communiqué. “La maison n'était pas la cible visée par le bombardement. La cible se trouvait à proximité. La force multinationale en Irak regrette profondément la perte de vies, peut-être, innocentes”, a ajouté le texte. Le porte-parole a promis qu'une enquête sera menée sur cette erreur, qui intervient alors qu'elle est engagée dans des opérations de lutte contre la guérilla dans cette région, avant les élections générales prévues le 30 janvier, dont la tenue est menacée par la poursuite de la violence. Par ailleurs, un soldat américain a été tué hier à Bagdad dans l'explosion d'une bombe au passage de sa patrouille, a indiqué l'armée américaine dans un communiqué. Concernant les élections prévues dans le pays fin janvier, deux dirigeants menant une liste d'une coalition de partis chiites donnée pour favorite pour les élections ont indiqué qu'ils voulaient que les sunnites entrent au gouvernement quels que soient les résultats du scrutin. Le numéro deux du parti chiite Dawa, Jawad Maliky, a également tendu la main aux sunnites alors que les chiites, qui représentent 60% de la population, sont en passe de diriger le pays pour la première fois de leur histoire. Pour assurer la sécurité des scrutins, Londres va annoncer cette semaine l'envoi de 650 militaires, selon un rapport cité par le journal britannique Sunday Telegraph. Le journal estime que cette décision représente un risque politique pour le Premier ministre britannique Tony Blair. K. A/A.