Las des promesses sans lendemain des autorités locales qui n'arrivent toujours pas à prendre en charge leurs doléances, des citoyens de la région d'Akbou ont poursuivi encore hier, pour le troisième jour, leur mouvement de protestation pour l'amélioration de leur cadre de vie et d'autres revendications socioprofessionnelles. Des habitants du douar d'Ighram ont fermé depuis lundi les sièges des APC d'Ighram et d'Akbou, et celui de la daïra. "Nous en avons ras-le-bol de cette situation de pourrissement qui perdure. Nous sommes là pour dénoncer le laxisme des autorités locales et demander l'intervention du wali de Béjaïa en vue de satisfaire nos doléances", nous a déclaré M. Achour Amri, notable du village d'Ighram qui a tenu à "dénoncer la fuite en avant des responsables locaux qui continuent à tourner le dos aux revendications légitimes de leurs concitoyens". Parmi les revendications des villageois, on peut citer "le retard qu'accusent certains projets d'utilité publique, notamment celui de l'aménagement de l'oued Illoula (drainage, endiguement, rectification du lit...) se déversant dans la Soummam", "le climat d'insécurité qui règne dans la ville d'Akbou et ses environs", "le bradage du foncier de la collectivité au profit des promoteurs immobiliers qui, sans foi ni loi, réalisent anarchiquement des programmes de logements promotionnels, sans pour autant tenir compte des espaces réservés aux équipements d'accompagnement", "le squat des trottoirs et autres espaces publics en plein centre-ville d'Akbou", "la prolifération de décharges sauvages, notamment aux alentours du marché de gros en fruits et légumes, sis à Bouyizane"... Selon M. Amri, l'étude du projet portant l'aménagement de l'oued Illoula existe depuis 1997. "Sa concrétisation réduira les risques d'inondations et la protection du domaine public hydraulique. EIle permettra aussi de récupérer et de valoriser les surfaces urbanisables devant accueillir de nouvelles infrastructures et dont la superficie globale s'élève à quelque 300 hectares", a-t-il expliqué. À noter que la goutte qui a fait déborder le vase est la décision du vice-président de l'APC d'Akbou, Arezki Iskounène, d'autoriser un handicapé mental, ancien policier de son état, à installer un kiosque à tabacs, à titre provisoire, à côté des urgences de l'hôpital. N'étant pas informé d'une telle décision, parce qu'étant en congé, le maire d'Akbou, Abderrahmane Benseba, a finalement cédé face à la pression des citoyens, en annulant l'autorisation accordée par son adjoint. Néanmoins, les contestataires exigent des autorités de généraliser l'opération de démolition des bâtisses illicites mises en place sur des espaces publics par des tenants du commerce informel. Enfin, il convient de signaler que nos maintes tentatives d'entrer en contact avec le chef de daïra d'Akbou ou le maire, sont restées vaines.