L'association des anciens élèves de l'Ecole Max-Marchand de Souk-Ahras, s'apprête à commémorer, aujourd'hui, le 54e anniversaire du lâche assassinat, par l'OAS, de Mouloud Feraoun, Max Marchand, Marcel Basset, Ali Hammoutene, Robert Eymard et Salah Ould Aoudia. Six enseignants algériens et français de l'éducation nationale, tués pour leur soutien à la lutte d'indépendance, sacrifiés sur l'autel de la barbarie. Les six victimes, qui étaient en réunion de travail, le 15 mars 1962, à l'intérieur du domaine Château-Royal d'Alger (El Biar), rappelons-le, avaient été enlevées par un commando de la sinistre organisation dirigé par le lieutenant Roger Degueldre, avant d'être froidement abattus sur les lieux mêmes. Un crime qui n'a jamais été puni et dont les auteurs ainsi que leurs commanditaires ont même été amnistiés, malgré l'horreur et l'indignation qu'il a soulevées au sein de l'opinion publique, en Algérie et au niveau international, à l'époque. Ce déni de justice flagrant, ajouté à des centaines, voire des milliers d'autres, ont malheureusement émaillé la période, qui a juste précédé la signature des Accords d'Evian et la proclamation de l'indépendance de l'Algérie. L'Histoire retiendra, pourtant, le parcours admirable de ces six hommes, dont le calvaire et la fin tragiques ont marqué la mémoire collective, même si certains d'entre eux demeurent anonymes, sinon méconnus. La commémoration par l'Association des anciens élèves de l'école Max-Marchand de Souk-Ahras de leur assassinat se veut une action contre l'oubli, comme l'expliquent MM. Noureddine Khalfi et Abdelhamid Aouadjia. Ces deux enseignants à la retraite, membres fondateurs de ladite association indiquent que des éclairages seront apportés par M. Abdelkader Gatouchi, un professeur de l'université de Souk-Ahras, sur le déroulement de cet événement, lors d'une conférence qui sera suivie d'un débat sur le thème en question, aujourd'hui. "Nous comptons marquer cette journée du 15 mars par la pose solennelle de deux plaques commémoratives sur les murs des écoles primaires baptisées des noms de Mouloud Feraoun et Max Marchand, deux des établissements les plus anciens de la ville de Souk-Ahras. Nous aurions certainement voulu en faire autant pour honorer de la même manière, la mémoire de Marcel Basset, Ali Hammoutene, Robert Eymard et Salah Ould Aoudia, qui étaient eux aussi des enseignants dévoués à la cause algérienne et qui ont payé leur engagement de leur vie", soulignera M. Abdelhamid Aouadjia. A. Allia