L'apparition du président Bouteflika très affaibli aux côtés du Premier ministre français Manuel Valls faisait, jusqu'à hier encore, le tour de la Toile et notamment des réseaux sociaux Facebook et Twitter. Les réactions tant outrées que scandalisées se suivent et se ressemblent sur le fil de l'actualité. D'abord Nassira qui se dit très gênée par les tweets portant le hashtag "#Bouteflika" : "Peut-on critiquer l'homme politique, son clan, sans moquer sa santé et son physique quasi grabataire ?", s'interroge-t-elle. Pour Warda, "il est indigne de traiter cet homme de la sorte, cela peut s'apparenter à de la maltraitance". Abondant dans le même sens, Lilya considère que "c'est inhumain !". Quant à Brahim, celui-ci résume à sa manière la situation : "On maintient un sénile utile sur son trône, marionnette de certains, impuissant dans son rôle." Pour relever le côté "surréaliste" des images montrées, Panama-miaou, un prête-nom en vogue, en veut pour preuve : "Le malaise terrible de Valls à côté de cette chose baveuse et totalement dépendante censée diriger un pays." En accolant un smiley larmoyant à son twitto, Benjamin estime également que "Bouteflika devrait être en maison de retraite". Faisant dans l'humour noir, Alex Hervaud estime, pour sa part, sarcastique, que le défunt "François Mitterrand est, en ce jour du 11 avril 2016, en meilleure forme qu'Abdelaziz Bouteflika" allusion probablement à Yves Bonnet, l'ancien patron DST, qui a établi un parallèle assez hasardeux avec le dernier mandat du président socialiste français. Enfin, l'activiste politique Amira Bouraoui saisira cette occasion pour enfoncer le clou. "Vous pensez que nous sommes sortis contre le 4e mandat parce qu'on s'ennuyait et qu'on voulait changer d'air ? C'est cette situation qu'on voulait éviter. Dansons maintenant ! Ou alors sortons dans la rue !" s'écrie-t-elle. Ce rappel sera également relayé par le journaliste français Jean-Daniel Flaysakier qui, visiblement, n'a pas la mémoire courte : "On moque le président Bouteflika mais n'oublions pas qu'il a été réélu dans un fauteuil." Kalif analyste intime l'ordre, lui, de cesser la mise en scène : "Arrêtez maintenant, Bouteflika est trop vieux. Regardez-le, il n'a plus l'aptitude pour diriger l'Algérie." Par ailleurs, certaines réactions médiatiques, qui ont fusé à la suite de l'apparition de Bouteflika, ont été commentées, à l'instar du billet de Daniel Morin diffusé sur France Inter, lundi matin à une heure de très grande écoute, "Manu est de retour d'Algérie". Cette intervention radiophonique semble avoir atteint sa cible puisque plusieurs internautes s'en font l'écho. Comme Nathalie qui relève le fait rare que le chroniqueur se fasse rire lui-même à l'antenne. "Mais avec Bouteflika, tout est possible !", justifie-t-elle. Pour BaroMaître, un partisan de la théorie du complot, "on va vite nous sortir un truc qui fasse oublier ces images-chocs. Genre trois mille terroristes abattus, cinq millions en fuite". M.-C. L.