Perché au-dessus du village Samma, sur une montagne très escarpée, un énorme rocher abrite un des plus grands musées à ciel ouvert de la région. Nous assistons actuellement à une destruction impitoyable de notre patrimoine hérité d'une civilisation qui résiste jusqu'à nos jours et qui apporte son lot de connaissances et de savoir. En effet, un des secteurs les plus négligés dans la région est celui de l'archéologie, qui bien qu'étant un patrimoine de notre identité est aussi générateur de revenus. Pourtant, synthèse de l'Algérie, Bordj Bou-Arréridj dispose d'un potentiel touristique considérable. Outre la capitale des Bibans, la quasi-totalité des communes dispose de sites merveilleux et riches en histoire et en culture. Laissés à l'abandon, pillés, saccagés, les vestiges refermant une grande partie de l'histoire de la région et de l'Algérie sont dans un état avancé de décomposition. Pourtant le peu de fouilles réalisées autour de ces lieux montre le riche potentiel que renferme cette région du pays. Nous nous sommes rendu sur l'un de ces sites situé dans le village Samma, commune de Bendaoud, 75 kilomètres au sud-ouest de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Perché au dessus du village Samma, sur une montagne très escarpée, un énorme rocher abrite un des plus grands musées à ciel ouvert de la région. Des écritures en graphique tifinagh se dissimulent sous les nombreux abris créés par l'érosion. Les spécialistes de la préhistoire n'ont pas encore étudié le site et donc les origines de ces œuvres rupestres. Quelques objets déterrés sont préservés par les villageois. Ces derniers rappellent que dès qu'ils creusent, des objets apparaissent ainsi que des tombes. "Ils ne sont pas trop profonds", dira Lounis, un habitant du village. "Sur toute cette surface des trésors sont enterrés", ajoute-t-il. La population locale, avec de simples moyens, essaye de conserver le site en appelant les responsables locaux à le valoriser. En effet, quand on se déplace dans le village, on est désolé de voir l'état d'abandon du site archéologique qui aurait pu faire la fierté de toute la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. S'il est vrai qu'il est difficile d'y accéder, car situé à flanc de montagne, il est tout aussi désolant de constater que les autorités concernées, n'ont pas fait grand-chose, à la fois pour le protéger et le valoriser. Aucune signalisation n'est là pour indiquer aux touristes que le site a abrité les humains parmi les plus anciens et qu'ils avaient affiché un niveau d'évolution culturelle et de civilisation des plus avancés pour leur époque. Ce site pourrait constituer une ressource scientifique, pédagogique et culturelle importante. Alors que sous d'autres cieux, des traces infiniment moins importantes sont prises en charge par les Etats, les fondations et autres associations, pour les préserver et les faire connaître aux populations qui augmentent ainsi leur niveau de savoir et de culture, mais aussi leur respect et leur amour pour leur patrie. Des habitants de la localité font appel aux autorités compétentes en vue de faire le nécessaire à même de préserver ce patrimoine de valeur historique inestimable, d'autant plus que la majorité des ruines est encore ensevelie. "Ce site, en bute à de multiples contraintes inhérentes au dépôt d'alluvions et à d'autres facteurs climatiques, en plus de l'absence d'études et de moyens techniques appropriés, mérite plus d'attention en vue de la valorisation scientifique et touristique de la région", estime un jeune étudiant et président d'association de tourisme et d'archéologie. Chabane Bouarissa