Le président du Front el-moustakbel ou de l'avenir, Abdelaziz Belaïd, a animé, hier, un meeting populaire au Théâtre régional de Béjaïa. Abdelaziz Belaïd a demandé durant son intervention devant un parterre de militants et de sympathisants mais aussi de citoyens et de curieux, que tout un chacun fasse individuellement son bilan. Et d'appeler, selon sa formule, à "un bilan national de dialogue véritable". Un bilan qu'il s'agira de faire collectivement, à l'échelle nationale ; à l'exemple du dialogue national qu'appelle le Front des forces socialistes (FFS) de ses vœux. C'est ainsi, expliquera-t-il, qu'on pourra apprécier si des avancées ont été accomplies ou non. "Mais on ne doit pas parler comme l'opposition", s'empressera-t-il d'indiquer, qui ne fait que noircir le tableau. Pour justifier sa démarcation de ces acteurs qui ont élu domicile à Mazafran — allusion aux rangs de dialogues —, il dira qu'au Front de l'avenir, "on ne s'intéresse pas aux personnes. Ce qui nous intéresse, c'est l'avenir du pays, son économie, ses frontières, etc.". Les questions que M. Belaïd estime importantes, sont : "Avons-nous véritablement construit un Etat de droit ? Avons-nous créé les conditions pour la construction d'une république démocratique ? Avons-nous respecté l'humain ?" Le président du Front de l'avenir a rappelé que son parti a insisté, à sa création, sur deux points importants : l'humain et l'éthique politique. Et de s'interroger : "Pouvons-nous dire qu'aujourd'hui, qu'il y a de l'éthique politique en Algérie ? La réponse est bien évidemment non. La preuve : beaucoup d'Algériens ont fui la politique." Une brèche exploitée, regrettera-t-il, par des gens sans scrupules et qui ont pollué le climat politique et social. Plus grave, ajoutera-t-il : "Durant la décennie noire, au moment où d'autres luttaient et affrontaient le terrorisme, il y a des gens, qui s'enrichissaient. À présent, ils ont investi les partis politiques. Et pis, ils ont réussi à se faire élire et à occuper des postes de responsabilité." Comme ce sont des gens qui ne peuvent pêcher qu'en eau trouble, dira-t-il en substance, "ils font tout pour rendre la vie insupportable aux cadres de la nation, qui ne demandent qu'à partir à la retraite ou à l'étranger ou que l'on écarte délibérément pour laisser place aux plus dociles. Les plus honnêtes d'entre eux ont peur de faire leur travail tellement c'est à la limite de la légalité". Et dans sa diatribe à l'égard de ceux qui ont permis aux gens des chkaras (sacs d'argent), le plus souvent sale, de sévir, pis de se refaire une virginité par les postes-clés auxquels ils accèdent par la grâce des nouvelles mœurs, Abdelaziz Belaïd insistera sur l'exploit de ceux qui sont aux commandes : "40 millions d'Algériens à l'étroit dans un pays de plus de 2 millions de kilomètres carrés. Ce n'est pas de la mauvaise gouvernance, c'est une volonté manifeste de détruire le pays. Et on s'étonne ensuite qu'un jeune perde espoir en son pays ; que la confiance est perdue entre Algériens en moins de soixante ans : nous célébrons le 20 Août aujourd'hui, soixante ans après." Avant que le président du Front de l'avenir ne prenne la parole, le député de Béjaïa et coordinateur de wilaya, Khaled Tazaghart, a déclaré qu'il avait trouvé au sein de son nouveau parti toute la liberté pour militer. "C'est véritablement un parti de l'avenir. Et c'est au sein de ce parti qu'il militera pour l'instauration de la deuxième république." Il a déclaré, en outre, qu'il est toujours actif au sein du Forum socialiste. Un mouvement politique, qui avait prévu, jeudi dernier, une prise de parole à l'occasion du double anniversaire du 20 Août 1955 et du 20 Août 1956, sur la Place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel. M. Ouyougoute