La Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) organise un Salon international de la récupération et la valorisation des déchets Industriels (Revade 2016). L'évènement, parrainé conjointement par les ministères du Commerce, des Ressources en eau et environnement ainsi que de l'Industrie et des Mines se tiendra du 5 au 8 octobre 2016 au Palais des Expositions Safex, Pins-Maritimes à Alger. Cette manifestation vise à promouvoir "les enjeux économiques du recyclage des déchets industriels" pour susciter l'investissement dans les activités du recyclage et la création de nouvelles entreprises dans le domaine. Les organisateurs se proposent de réunir des dirigeants d'entreprises spécialisées dans la collecte, le transport et la valorisation (réutilisation, recyclage, incinération...), des centres d'enfouissement technique (CET) et du traitement des effluents industriels. Le programme d'animation verra la participation de l'Agence nationale des déchets (AND) et de la Coopération allemande (GIZ) par le biais d'experts nationaux et étrangers. Chaque année, dans le monde, 800 à 900 millions de tonnes de déchets deviennent des matières recyclées (matières premières secondaires) et alimentent le marché mondial au point où le flux des matières premières s'inverse. Au lieu du classique transfert Sud-Nord, ce sont les pays industrialisés qui exportent leurs matériaux de récupération vers les pays du Sud. La croissance économique et démographique devrait encore accentuer cette tendance. Jusque-là, le programme national de gestion intégrée des déchets municipaux (Progdem) et le programme national de gestion des déchets spéciaux (Pnagdes), initiés en 2006, n'ont eu que peu d'impact sur le terrain. Chaque ministre du secteur de l'Environnement (5 depuis 2011) a préféré appliquer "sa méthode" pour se prévaloir de résultats immédiats sur l'environnement visuel. Force est de constater que l'absence d'une politique cohérente dans le temps ne fait qu'accumuler les difficultés. L'économie circulaire ne tolère aucune défaillance dans la chaîne de traitement. Enfin il ya lieu tout de même de signaler qu'en plus du volet du bénéfice économique à récupérer les déchets industriels, la situation dans les déchets spéciaux est plus que préoccupante. En 2013, l'Agence nationale de balayage des décharges des déchets spéciaux a recensé 2,5 millions de tonnes de déchets entassés et non traités (parmi lesquels 1,1 million pour les régions de l'Est, 378 000 pour le Centre et 500 000 pour l'Ouest) dont plus de 15 000 tonnes de produits pharmaceutiques avariés. De plus, les wilayas d'Alger, Annaba, Skikda, Tlemcen, Béjaïa, Bordj Bou-Arréridj et Oran "produisent" à elles seules, annuellement, pas moins de 282 800 tonnes de déchets industriels. Formulons le vœu que ce Salon ne soit pas une revue de lieux communs. Les opportunités économiques dans le domaine du recyclage des déchets industriels et de l'élimination des déchets spéciaux sont réelles; les technologies sont matures et le savoir-faire à portée de main. Le reste dépond de l'ambition des organisateurs. Rabah Said
