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Malgré l'accumulation des preuves, la France persiste dans son déni
55e anniversaire des Massacres du 17 Octobre 1961
Publié dans Liberté le 18 - 10 - 2016

Fraîchement intronisé candidat officiel du Parti socialiste (PS) français à l'élection présidentielle de 2012, François Hollande avait, dès sa première sortie après les primaires, tenu à rendre hommage aux manifestants algériens du 17 Octobre 1961, victimes de la répression policière. "Il faut que la vérité soit dite. Sans repentance ni mise en accusation particulière, a souligné François Hollande. Reconnaître ce qui s'est produit. Aujourd'hui, je le fais en tant que socialiste. Ensuite, ce sera sans doute à la République de le faire..." Comme chacun sait, cette promesse d'une reconnaissance de l'une des plus grandes tragédies de la guerre d'Algérie ne sera pas tenue. Et pour cause ! À ce jour, l'Etat français ne reconnaît toujours pas sa responsabilité dans ces massacres. François Hollande avait pourtant signé aux côtés de personnalités comme Stéphane Hessel, Edgar Morin, Raymond Aubrac ou encore Jean Daniel un appel pour la reconnaissance du 17 Octobre 1961 comme "crime d'Etat". L'actuel président de la République française avait même assisté en 2011 à l'inauguration d'une plaque commémorative à Paris sur laquelle il est écrit : "De ce pont, et d'autres ponts de la région parisienne, des manifestants algériens furent jetés dans la Seine le 17 Octobre 1961, victimes d'une répression aveugle.
À leur mémoire, le 17 octobre 2011."
La volte-face de Hollande
Il convient, par ailleurs, de souligner que depuis cette date, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts de Paris. De nombreuses preuves ont été, ainsi, dévoilées. De nouveaux documents d'archives ont été versés à ce dossier déjà très lourd. Des preuves formelles qui devraient participer à la manifestation de la vérité.
En effet, la résurgence de certains documents d'archives de la préfecture de police montre clairement que les autorités françaises étaient parfaitement informées du caractère pacifique de la manifestation à laquelle avait appelé le FLN. Lorsque l'on consulte les notes et les documents, l'on s'aperçoit que la violence policière a bel et bien été planifiée. Dans la journée du 17 octobre 1961, le Service d'action technique (SAT) de la préfecture, sorte d'agence de renseignement spécialisée sur les milieux indépendantistes algériens, avait informé le cabinet du préfet Maurice Papon en des termes tout à fait clairs sur la nature de la manifestation. Selon ce service, pour le FLN : "Il s'agit d'être tous dehors et de se faire voir, notamment après l'heure du couvre-feu, afin de protester pacifiquement contre les récentes mesures préfectorales. Certains responsables ont réclamé à leurs éléments d'emmener avec eux leur femme et leurs enfants." Les archives de la préfecture de police de Paris accusent, ainsi, directement l'Etat français de "violences injustifiées". La Commission de vérification des mesures de sécurité publique dépêcha l'un de ses conseillers au centre de Vincennes, le 26 octobre. Celui-ci a rendu un rapport accablant, dont on sait aujourd'hui qu'il était remonté jusqu'au Premier ministre. Dans ce document de quatre pages, l'auteur écrit : "Je ne crois pas devoir cacher que l'impression que j'ai ressentie spécialement dans les locaux de triage m'a été fort pénible. Des centaines d'êtres humains sont parqués derrière des barrières, couchés ou assis sur la paille, sales (...) la nourriture paraît nettement insuffisante ; les services d'hygiène [sont] réduits au minimum. (...) Mon attention a été attirée par plusieurs Algériens portant des pansements à la tête. Interrogés, ils m'ont déclaré avoir été frappés à coups de bâton par les gardiens de la paix (...)"
Einaudi, Lanzmann et les autres
Un télégramme secret du 19 octobre 1961, deux jours après la tragédie, transmis par les services de renseignement de la préfecture, s'inquiète ainsi d'un manifeste de l'écrivain Claude Lanzmann, alors âgé de 36 ans. Et de citer le texte que Lanzmann fait circuler alors auprès de ses amis : "(...) Un déchaînement de violences policières a répondu à leur démonstration pacifique et de nouveaux Algériens sont morts parce qu'ils voulaient vivre en hommes libres. En restant passifs, les Français se feraient les complices des fureurs racistes dont Paris a été le théâtre et qui nous ramènent aux jours les plus noirs de l'occupation nazie. Entre les Algériens entassés au Palais des sports en attendant d'être refoulés et les Juifs parqués à Drancy avant la déportation, nous nous refusons de faire une différence." Il est à rappeler que parmi les événements qui ont contribué à replacer le 17 Octobre 1961 sous les feux de l'actualité, il y a le fameux procès de Maurice Papon à Bordeaux pour complicité de crimes contre l'humanité. Ce procès médiatisé à souhait, comme on peut le soupçonner, a été l'occasion de revenir sur ce massacre, notamment à travers le témoignage de Jean-Luc Einaudi, auteur de La bataille de Paris, à qui il faut rendre hommage pour son travail acharné.
Une note confidentielle de la préfecture de police de Paris, datée du 18 octobre 1961 — et rédigée à 6h30 du matin — fait le décompte d'une nuit d'horreur. Les personnes arrêtées sont répertoriées par la police sous l'acronyme "FMA", pour "Français musulmans d'Algérie". Cinquante-cinq ans après, et en dépit de ces preuves accablantes, la France officielle continue à nier que sa police a agi, ce jour-là, de manière immorale et disproportionnée. Qu'à cela ne tienne, il est démontré aujourd'hui qu'au sein de l'appareil d'Etat français, aucun responsable n'ignorait l'illégalité et la cruauté de ces opérations.
Mohamed-Chérif Lachichi


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