Processus de paix au Mali, terrorisme dans le Sahel et trafic en tous genres dans une région qui suscite une attention particulière depuis quelques années ont été au cœur du 27e sommet Afrique-France de Bamako. L'Algérie, via son Premier ministre Abdelmalek Sellal, en sa qualité de représentant du président Abdelaziz Bouteflika, a rappelé, hier à Bamako, la nécessité d'une véritable coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme et autres fléaux qui menacent la stabilité du continent africain, plus particulièrement la sous-région du Sahel, a rapporté l'APS. "Nos présentes assises se tiennent à un moment où notre continent fait face à de nombreux défis sécuritaires qui menacent la stabilité et la sécurité de la région du Sahel, en particulier, et hypothèquent la réalisation de ses projets de développement", a déclaré Abdelmalek Sellal, lors de son intervention aux travaux du 27e sommet Afrique-France qui s'est tenu hier à Bamako. Il y a des "défis qui nous interpellent collectivement pour renforcer notre coopération bilatérale, régionale et internationale dans un esprit de responsabilité collective et de solidarité active, partant du principe de l'indivisibilité de la sécurité et de l'exigence de sa réalisation pour tous", a-t-il souligné, faisant référence au terrorisme, au crime organisé transfrontalier, au trafic de drogues, d'armes et de personnes, aux enlèvements ainsi qu'à la traite des personnes et à la migration. L'instabilité politique et sécuritaire, le sous-développement ont favorisé l'émergence du terrorisme qui s'appuie, en partie, sur la détresse sociale des gens, notamment chez les jeunes, pour obtenir de nouvelles recrues ou s'interconnecter avec tous les réseaux de trafic de drogue, d'armes et de migrants. Le Sahel est devenu le terrain favori pour cela, comme le démontre tous les jours les attaques terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique et celles du groupe nigérian Boko Haram qui tente d'étendre son influence vers le Tchad et le Niger. Le Premier ministre n'a pas manqué de dénoncer les ingérences étrangères dans les crises internes dans certains pays africains et qui constituent, selon lui, une source d'instabilité permanente sur un continent déjà miné par une instabilité endémique, a rapporté encore l'APS. Ce pourquoi, il faut "concentrer son attention et surtout son action sur les véritables cause de ce fléau", a-t-il rappelé, précisant que "les conflits et les interventions étrangères en violation du droit international (sont) source de chaos et de désordre propice au développement du terrorisme". Mais ce n'est pas tout. "l'absence de soutien conséquent aux efforts de développement et de lutte contre la pauvreté d'un grand nombre de pays africains, ainsi que l'exacerbation des contradictions internes et le non recours aux moyens pacifiques et au dialogue pour les résoudre et les dépasser" sont aussi, selon lui, source de conflit en Afrique. Les exemples n'en manquent pas, dont le dernier en date est celui de l'intervention de l'Otan en Libye contre l'ancien régime de Mouammar Kadhafi fin 2011. Une intervention qui a généré le chaos dans ce pays voisin et transformé la Libye en une véritable passoire pour les réseaux de trafic d'armes, de drogue et candidats à la migration clandestine vers l'Europe. Lyès Menacer