L'artiste interprète de musique andalouse, Farid Khodja, vient de présenter au public son dernier album Naranje l'orange amère ou Bigarade. Considéré comme le dernier des rossignols de la musique andalouse dans la ville de Blida, Farid Khodja présente dans ce nouvel opus une douzaine de chansons, dont certaines ont été reprises des patrimoines algérien et marocain. Le premier titre de Naranje est dédié à sa ville natale, Blida. Dans cette composition, l'artiste exprime sa désolation et son chagrin pour une ville qui a perdu ses couleurs, ses senteurs et même son âme. "Blida de mes tourments. Blida, ô petite fleur, comme jadis on te nommait. Je te pleure, ô Blida, où sont aujourd'hui tes vertus ? Et ton panache, pauvre orpheline...", chante Farid Khodja avec sa douce voix. L'artiste qui a évolué dans une famille et un entourage artistiques ne compte pas baisser les bras en ces temps mélancoliques pour perpétuer la chanson andalouse. Sur les traces de son maitre Dahmane Benachour, Farid Khodja contribue inlassablement à sauvegarder ce genre de musique ancestral qui date depuis que Blida a été "conquise" par Sidi M'hamed El-Kebir. Malgré sa bonne volonté et son dévouement pour cet art, Il faut dire qu'aujourd'hui l'artiste Farid Khodja mène un combat artistique contre un mirage. Car si, hier, la chanson andalouse était nourrie par de grands paroliers et poètes qui avaient interprété des chansons immortelles et inoubliables, aujourd'hui le monde de ces paroliers et poètes est presque révolu. Mais à Blida, les artistes et adeptes de la chanson andalouse continuent à immortaliser ce patrimoine culturel. K. FAWZI