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« Toute musique savante est condamnée à l'évolution, à la perméabilité »
Farid Khodja, interprète de musique andalouse
Publié dans Horizons le 28 - 01 - 2015

Si dans les milieux de la musique andalouse vous êtes l'un des porte-voix les plus en vue, le grand public aimerait sûrement avoir une connaissance plus ample sur vous et sur votre parcours. Autrement dit, qui est Farid Khodja ?
De prime à abord, je suis un interprète de musique andalouse issu de Blida, ville qui, rappelons-le, a accueilli Sid Ahmed El Kébir, l'Andalou, dépositaire d'une immense partie de ce prestigieux patrimoine. On ne sera pas surpris d'apprendre aussi que cette cité, plusieurs fois centenaire, a vu naître et grandir des monuments des arts, des lettres tels que Dahmane Benachour, Hadj el Mahfoud, Mohamed Khodja dit Dziri, Baya, Mohamed Touri, Mohamed Tobal, Farida Saboundji, Seloua, Abdelkader Gessoum, Rabah Deriassa... Pour ce qui me concerne, je suis né au sein d'une famille qui compte parmi les siens l'un des plus grands musiciens de son temps, Mohamed Khodja, virtuose du rbeb, cet instrument faisant figure d'ancêtre du violon et ô combien particulier tant dans sa forme que pour les sons qui s'en échappent. Comment dès lors, aurais-je pu me soustraire aux muses qui m'entouraient ?
Parlez-nous de vos débuts dans cet univers où la consécration n'est pas une mince affaire...
J'apprends mes premières gammes musicales du cheikh feu Mohamed Tobal alors chef d'orchestre de l'école musicale Nedjma de Blida. J'avais 11 ans mais déjà très imprégné de la musique arabo-andalouse puisque mon oncle, Mohamed Dziri, m'emmenait aux répétitions qu'il donnait à la doyenne des associations de Blida, El Widadia. A Nedjma, j'apprends des Noubates et des Hwaza mais surtout des leçons de vie. J'y reste une dizaine d'années avant d'intégrer l'association El Andaloussia à l'invitation de si Abdelhakim Meziani alors son président. Le contact avec les maîtres de la musique algérienne tels que Mustapha Boutriche et Mohamed Kheznadji me sera d'un grand apport et parafera mon éducation musicale. Ce fut une expérience courte mais très enrichissante. Je m'inscris à El Widadia chez cheikh Mustapha Benguergoura, en 1990, et cela durera jusqu'à 1996, date à laquelle je vole de mes propres ailes, très redevable à mes maitres.
Quelles sont les références dont vous vous êtes inspiré pour mener à bon port votre navire ?
Même si je m'inscris fortement dans l'essence de la musique andalouse, mon premier amour, je reste très sensible à d'autres influences musicales. Mes goûts sont très éclectiques. De l'opéra de Lulu en passant par le jazz et la chanson française jusqu'au Métal. Cela peut vous paraitre incongru. La musique andalouse est le fruit d'une longue concertation musicale, elle s'est certainement nourrie d'autres musiques et continuera à le faire. Elle évolue dans la permanence et refuse l'immobilisme traditionnel qui est souvent rédhibitoire. J'ai eu à le constater, voire le confirmer avec le Docteur si Nour Eddine Saoudi lors des projets musicaux auxquels j'ai participé. J'ai beaucoup appris de lui. Il est d'un savoir musical incommensurable et d'une sensibilité rare, rien d'étonnant quand on sait qu'il est l'auteur de la nouba Sahli....
Parlez-nous de vos productions personnelles, commençons par vos albums...
J'enregistre mon premier album en 2003 à l'occasion de l'Année algérienne en France. Une nouba dans le mode Mezmoum, un mode que j'affectionne particulièrement. J'y ai chanté, entres autres, deux morceaux à l'époque inédits, le Mçaddar « Ana ichqati fi soltane » un très beau morceau particulièrement langoureux et un Insiraf « Ma saba akli siwa sihr el djoufoune » très allègre au demeurant. Il a reçu un accueil très favorable ce qui m'a d'ailleurs encouragé à enregistrer 3 autres CD « Oum el Hassen » en 2005, un florilège de morceaux empruntés au registre Hawzi et Aâroubi, en hommage à ce petit oiseau, un personnage à part entière dans le paysage arabo-andalou puisque ce « rossignol » veille à l'intimité des énamourés. Un 3e album voit le jour en 2005 « Mechmoum » une Nouba dans le mode Rasd eddil et en 2009, « Sérénades » du Hawzi et du Aâroubi à l'honneur ! Je suis en préparation d'un double album qui comprendra une Nouba Zidane et un mechmoum de hwaza. Parallèlement, j'ai participé à quelques projets artistiques, notamment avec la plasticien Denis Martinez, dans un diaporama consacré au poète Jean Sénac et présenté au Musée, à Marseille, avec Jean François Picot dans « Baroud d'honneur », avec Boualem Laissaoui, « El goual » et « Andaloussia » de Abdennour Zahzah. Je terminerai avec mes participations aux Expos universelles de Lisbonne et de Saragosse sous la houlette du maître, Nour Eddine Saoudi.
Quelques interprètes et non pas des moindres ont tenté quelques échappées belles en réalisant de nouvelles compositions qui n'obéissent pas forcément au carcan hermétique de l'andalou, mais qui ont valu à leurs auteurs de nombreuses critiques, je citerai, entre autres, la Nouba Dzirya de Noureddine Saoudi. Etes-vous pour ou contre l'ouverture à d'autres répertoires ?
Il est vrai que je reste très attaché à la musique andalouse dans son essence. Cependant, il me semble qu'en l'absence de documents sonores ou écrits, nous ne pouvons pas prétendre la jouer telle qu'elle se pratiquait jadis. Toute musique savante est condamnée à l'évolution, à la perméabilité. Ecoutez un enregistrement de Sfindja et rendez-moi la réponse ! Nour Eddine Saoudi a le mérite qu'a eu Zyriab de créer, d'apporter une contribution à cet art racé même si ce travail lui a valu les critiques des puristes. C'est une nouba Sahli qui ne nuit guère à la nouba traditionnelle, au contraire. Le Dr Saoudi a su, avec son savoir et sa connaissance avérés de l'andalou, réhabiliter certains textes non chantés et apporter un enrichissement certain au patrimoine policé de notre pays.
De nombreux observateurs de la scène andalouse se disent sceptiques quant au retour à l'âge d'or de ce patrimoine musical, pointant du doigt, notamment, le niveau de formation tant au sein des organismes chargés de ce volet ou dans les associations musicales. Croyez-vous en une relève qui saura relever ce défi ?
Les associations de musique andalouse ont beaucoup de mérite tant elles œuvrent pour la sauvegarde de ce patrimoine, conscientes que le patrimoine est le ciment qui relie les générations entre elles et fait ce que nous sommes aujourd'hui. Elles ont le mérite, également, de promouvoir cet art ancestral à travers les festivals auxquels elles participent. Souvent considérée comme soporifique, digestif à l'heure de la rupture du jeûne pendant le Ramadhan ou encore comme somnifère, la musique classique algérienne traîne toujours, malheureusement, cette étiquette de musique élitiste, voire bourgeoise. Pourtant, les élèves des associations se battent cahin caha contre cette étiquette. Accordons-leur au moins le mérite, n'en déplaise à certains, de vouloir perpétuer la musique arabo-andalouse. La relève est donc assurée. Cependant, ils ont besoin de davantage d'encouragements, de considération dans un paysage musical mondialisé. Je pense que les médias algériens on leur part de responsabilité dans la promotion de la musique andalouse et ses genres voisins. Plus que jamais, les radios et la télévision nationale devraient instaurer un système de quotas dans leurs grilles pour protéger notre legs musical contre l'invasion des musiques orientales et anglo-saxonnes.
Justement, quel regard portez-vous sur la situation de la musique andalouse aujourd'hui ?
Nous sommes porteurs d'une civilisation raffinée et policée. La musique est un indice révélateur de la santé d'un pays. La musique andalouse se porte mieux grâce au travail des associations et des interprètes de cet art. Cependant, je prône une multiplication des festivités qui mettent en avant la musique classique algérienne et toute l'année et non pas sporadiquement. Il nous faut habituer le public à pratiquer davantage de sorties culturelles.


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