Plus tard, ils découvriront que non seulement ils étaient enregistrés comme distributeurs de Coca-Cola, mais qu'ils étaient également redevables aux impôts de sommes d'argent allant de 48 milliards à 134 milliards de centimes. L'affaire Coca-Cola d'Oued Tlélat, jugée en première instance par le tribunal correctionnel d'Es-Sénia en février, revient cette semaine à la cour d'appel d'Oran. C'est ce que nous avons appris auprès d'un des avocats de la partie civile qui a précisé que le recours en appel avait été introduit par le ministère public et la défense. Trois responsables de Coca-Cola (un directeur commercial du groupe, un responsable commercial de l'usine d'Oued Tlélat et un ancien cadre de l'usine) ainsi que deux clients avaient écopé de deux années de prison ferme pour escroquerie, faux en écriture privée, de commerce ou de banque, utilisation de registres du commerce appartenant à autrui et concurrence déloyale. Lors du procès qui s'est tenu le 31 janvier 2015, le ministère public avait requis quatre ans de prison contre les deux responsables commerciaux, deux ans contre les clients et une année contre l'ancien cadre commercial. Les avocats de la partie civile avaient dénoncé la mauvaise gestion qui a caractérisé Coca-Cola et "l'entente frauduleuse" entre des cadres de l'entreprise et les deux clients, cependant que les accusés et leurs défendeurs s'étaient échinés à démontrer que les procédures appliquées par la firme étaient si rigoureuses que l'utilisation frauduleuse des registres du commerce était quasiment impossible. Pour rappel, l'affaire remonte au printemps 2017 quand un distributeur officiel de Coca-Cola à Oran et Mostaganem avait découvert que la boisson était vendue à des prix inférieurs à la normale. Après enquête, il s'est avéré que les trois jeunes commerçants, identifiés comme étant à l'origine de cette pratique déloyale, ne pouvaient être tenus pour responsables de cette situation, puisque leurs dossiers avaient été rejetés par Coca-Cola. Ils ne pouvaient donc pas exercer au nom de la firme. Plus tard, ils découvriront que non seulement ils étaient enregistrés comme distributeurs de Coca-Cola, mais qu'ils étaient également redevables aux impôts de sommes d'argent allant de 48 milliards à 134 milliards de centimes. C'est ainsi que le distributeur officiel et les trois jeunes commerçants ont porté plainte auprès des services compétents et que le dossier a finalement atterri devant la justice. S. Ould AlI