À la veille de Aïd el-Adha, le ministère des Ressources en eau assurait que l'alimentation en eau sera assurée et en quantité durant tout le week-end des fêtes, cela, afin d'éviter que les désagréments vécus par les citoyens l'année dernière à la même occasion ne se répètent. Ce responsable a annoncé que son département a même décidé de puiser, pour ce faire, dans ses réserves d'urgence, en procédant, selon ses propres termes, à "l'utilisation, à titre exceptionnel, des volumes supplémentaires". Sur le terrain, il n'en a malheureusement pas été comme attendu. À Constantine, par exemple, qui, il y a moins d'une semaine, se noyait sous des tonnes d'eau de pluie, les robinets sont restés désespérément secs en cette matinée du vendredi, à un moment où les familles ont eu le plus besoin du précieux liquide. L'eau n'a, en effet, plus coulé, dès 11 heures de la matinée, prenant de court, beaucoup de citoyens, qui venaient à peine de sacrifier leur mouton. Qu'ils résident en ville ou dans sa périphérie, tous les habitants de Constantine ont été dramatiquement privés d'eau durant cette journée particulière. Du centre-ville jusqu'à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, en passant par Sidi Mabrouk, Bosquet, la Boom, Ziadia, Djebel El- Ouahch, la coupure d'eau a surpris tout le monde. "Comment peut-on être aussi irresponsable et couper l'eau durant cette journée ?", fulmine-t-on. Même les quartiers habitués à être alimentés H24, ont été confrontés à la coupure d'eau, l'on citera, entre autres, Bab El Kantara. Les autorités imputent la pénurie d'eau à la faible pluviométrie, combinée aux fortes chaleurs, mais cette explication ne convainc plus les habitants de la ville des 8 ponts qui, eux, dénoncent la part de responsabilité de la Seaco, l'accusant de plus en plus ouvertement de "mauvaise gestion". Autre cause probable de cette pénurie, les pertes enregistrées dans le réseau de distribution, causées par la vétusté des canalisations. La réparation, pour la énième fois, de ces tuyaux pourrait, en fait, remédier à la situation- même si ceux-ci ne sont pas très appréciés par la population car ils sont synonymes pour la plupart de bouchons et fermetures de rues. Certains observateurs avertis soutiennent que cette solution n'est même pas à l'ordre du jour. En effet, les élus locaux déjà impopulaires, renacleraient à lancer des travaux de rénovation qui pourraient les priver de voix, d'autant plus que nous sommes à quelques semaines des élections locales. Enfin, le manque d'investissement dans l'assainissement des eaux usées est un autre facteur à prendre en considération dans cette crise, qui perdure au point d'engendrer un climat de tension. Lynda NACER