Le diable du design au groupe Renault, Laurens Van Den Acker, revient dans cet entretien exclusif accordé à Liberté-Auto sur le New Duster, les péripéties de son développement, les attentes et les échos que devra avoir ce "phénomène automobile" au Salon de Frankfort, en Allemagne. Liberté-Auto : Que représente pour vous le New Duster ? Laurens Van Den Acker : Le Duster est devenu un vrai phénomène chez la marque Dacia. C'est un SUV qu'il faudra traiter avec respect et améliorer le reste. Là, on a touché à tout et le New Duster est bien ramassé dans toutes ses proportions, avec un niveau d'équipements et de matières plus valorisantes, un maximum de confort et de sécurité. Le monde a changé, donc il a fallu ramener plus de technologies. Il y a des éléments nouveaux. Qu'en est-il du prix à payer ? Vous savez, on a ajouté tellement d'équipements. Tant pis si ce SUV coûterait plus cher pour nous. Mais, du côté commercial, on a préféré garder la tendance des tarifs. Il faut rester prudent parce que nous n'avons pas de compétiteurs sur le prix et les équipements sur Dacia Duster. Du coup, on doit laisser cette place à Dacia et à Renault. C'est une contrainte qu'on n'a pas voulu toucher par rapport au client. Aujourd'hui, on achète Dacia pour sa générosité. Cela constitue pour nous une niche, car il n'y a pas que le prix. C'est un ensemble. On retrouve certains codes de la New Sandero, comme le parebrise, la porte avant ou encore la calandre. Pourquoi ce choix ? Sur la calandre, on a voulu instaurer l'esprit d'une famille Dacia. C'est une signature qui rassure les clients de Dacia et qui s'y retrouvent parfaitement. C'est une homogénéité de la marque. C'est une approche à la germanique et une valeur sûre. C'est le cas du parebrise et bien d'autres éléments de la structure. C'est un choix stratégique. Pour une première, la signature Duster est incrustée dans les phares et l'airbag droit avant... Oui, c'est une première. Je pense qu'il faut être fier de la marque. C'est pour une raison pragmatique. C'est aussi pour faire face à la contrefaçon de certaines boîtes. Cette signature se veut une protection intellectuelle du produit. Qu'en est-il du biton sur le Duster et pourquoi avez-vous opté pour un SUV sans un toit panoramique ? Ah ! on peut l'avoir. C'est une question de personnalisation de certains matériaux à l'habitacle. C'est un habitacle que j'adore. Après, il y a des choix de nos clients auxquels nous répondrons. Il y a une attractivité sur le produit, il y a des stratégies que nous défendons bien du côté du design, après le commercial aura toujours cette vision optimiste. Mais, pour le moment, on a cette chance d'avoir un produit accessible, bien fait et pourquoi pas, dans le futur, on aura un Dacia Duster à la hauteur de toutes les attentes. Concernant le toit panoramique, il faut venir travailler chez nous. Là, tu me poses une question pas «très Dacia» (rires). On se pose toutes ces questions en fait au programme. Mais, si tu veux un toit ouvrant sur Dacia Duster, on t'en fabriquera (rires). Mais, cela coûtera au client trop cher !