Cet essai sur la poésie algérienne a le mérite de ressembler à une anthologie. Ainsi, de par son exhaustivité, il embrasse presque toute la période qui va de l'Indépendance à nos jours. L'auteur sait de quoi il parle car il est lui-même poète. On retrouve aussi dans l'essai plusieurs poèmes inédits. La problématique posée dès l'introduction et qui sert de fil conducteur à l'auteur concerne “la genèse de l'écriture poétique ou littéraire” chez les gens qui taquinent l'alexandrin ou le roman. Il suit à la trace la fibre lyrique du panel choisi et, au bout, il en sort avec une conclusion plutôt mélancolique, à savoir que la littérature algérienne est habitée par “l'écriture de la douleur”. Mais l'auteur n'est pas catégorique dans sa conclusion car, ici et là, il a pu dépister une autre forme d'écriture qui se fait dans la joie et la jubilation. Les artifices qu'il met en place pour rompre avec la douleur des mots, c'est le choix de certains poètes qui s'extasient devant les amours heureuses. Cet essai a permis la mise en valeur d'une certaine poésie oubliée et passée de mode à cause de problèmes d'édition. Les exemples abondent dans l'essai sur ce qu'on peut appeler “la poésie éphémère et fugace”. Le poète ne produit qu'un seul recueil puis s'en va. Cette inconstance dans la production poétique et littéraire peut nuire au devenir de la littérature algérienne qui a besoin d'une certaine forme de permanence dans la création. Youcef Merahi, à travers cet essai intitulé : “Littérature algérienne, ce lieu de péril”, tente une introspection dans les tréfonds de la poésie et la littérature algériennes qui aide le lecteur à se plonger dans un monde lyrique qui vaut le détours. S. A. S. Littérature algérienne, ce lieu de péril par Youcef Merahi, édité à compte d'auteur, avril 2005.