En dépit de ses missions, cet organisme n'est pas sollicité comme le sont les conseils de concurrence notamment tels les voisins, où les agents économiques les interpellent pour toute concurrence déloyale. Dans son bilan d'activité, présenté hier, le conseil de la concurrence a révélé que l'instance n'a reçu que cinq plaintes de la part d'agents économiques contre des pratiques anticoncurrentielles relevées chez d'autres opérateurs sur le marché national. Ledit conseil a statué sur trois d'entre ces plaintes introduites par des opérateurs économiques s'estimant lésés par des pratiques anticoncurrentielles dont la discrimination dans l'octroi de marchés publics. Il a également émis quatre avis de consultation portant sur le marché des assurances, les distances des stations-service implantées sur les autoroutes, le marché des détergents et les principales propositions d'amendement de l'ordonnance de juillet 2003 modifiée et complétée, relative à la concurrence. Certes, le nombre de plaintes est en augmentation comparativement à l'année 2016, mais reste "encore insuffisant", selon le président de cet organisme, Amara Zitouni. En dépit de ses missions, a déploré M. Zitouni, cet organisme n'est pas sollicité tel que le sont les conseils de concurrence ne serait-ce que des pays voisins, où les agents économiques l'interpellent pour tout manquement à la concurrence loyale. Pourtant, cette institution a été mise en place en vue de les protéger, entre autres, des abus de position dominante, de monopole, de discrimination entre entreprises en ce qui concerne les aides de l'Etat, et de la concurrence déloyale. Fondé en 1995 et réactivé en 2013 après dix ans d'arrêt, le conseil de la concurrence semble avoir de la peine à atteindre sa vitesse de croisière. Le président du conseil attribue cette situation à de multiples raisons dont celle de la méconnaissance des lois de la concurrence par les entreprises algériennes. Il expliquera, lors d'une conférence de presse, que les carences en matière de connaissance des lois de la concurrence par la majorité des opérateurs économiques et le manque de visibilité de ce conseil, dont l'existence et les missions restent méconnues par un bon nombre d'opérateurs économiques. D'ailleurs, il a précisé que les quelques plaintes ou demandes de consultation reçues au sein de son organisme proviennent souvent de la part d'entreprises étrangères activant en Algérie, et ce, en raison de leur culture et de leur connaissance dans les questions de la concurrence. Pour remédier à cette situation, le conseil a renforcé, dès 2017, son volet communication à travers des actions de sensibilisation sur les saisines et les procédures du conseil de la concurrence au profit des entreprises, des organisations patronales et des associations de protection du consommateur. De même, en 2017, le conseil de la concurrence a renforcé ses efforts de coopération nationale et internationale, notamment dans le cadre du programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association avec l'Union européenne (P3A), et ce, en vue de poursuivre la réalisation d'une étude sur le marché national du médicament. Saïd Smati