La journée d'information de sensibilisation sur le don d'organes, organisée, hier, par l'APW d'Alger en collaboration avec l'association scientifique "Biloba", a été marquée par des témoignages émouvants d'insuffisants rénaux qui viennent de subir une transplantation rénale. La nouvelle vie de Senoussia, âgée de 13 ans, de Mostaganem, qui a reçu le rein de son père, a ému l'assistance. "Avant d'être greffée, j'étais diminuée et privée de tout. Je ne mangeais pas ce que je désirais, je ne pouvais même marcher comme tous les autres enfants de mon âge. Mais maintenant après l'intervention, les choses ont changé. En fait, je viens de commencer une nouvelle vie. Alors que par le passé, je dépendais de la machine pour continuer à survivre. Je souffrais énormément de l'hémodialyse", a-t-elle dit. "En fait, ma fille a reçu mon rein. L'intervention a eu lieu le 9 août dernier à l'hôpital Parnet. Ce qui a mis fin à ses souffrances", raconte, pour sa part, Mansour, son père. L'autre exemple de transplantation qui a retenu l'attention des participants est l'expérience de Kamel, un imam, qui souffrait pendant quatre années des affres de l'hémodialyse. L'histoire de Kamel a été présentée comme une preuve que la religion n'interdit pas la pratique de prélèvement d'organes, puisqu'il s'agit de sauver des vies. "Le rein que m'a donné mon frère a signé ma deuxième naissance, car avant ce jour-là, c'était le calvaire au quotidien avec l'hémodialyse. Je faisais deux à trois séances d'hémodialyse par semaine, ce qui m'affaiblissait considérablement. Aujourd'hui, Dieu merci, tout est rentré dans l'ordre. L'organe qui m'a été greffé remplit normalement et pleinement sa mission. Il élimine les déchets et épure le sang. Je saisis aujourd'hui cette tribune pour réitérer mon appel aux donneurs à contribuer à mettre fin aux souffrances des malades." Le témoignage de cet imam vient battre en brèche les idées reçues qui freinent la pratique de la transplantation de la cornée, de rein ou d'autres tissus humains. Lors des débats, les participants sont revenus notamment sur la question de transplantation d'organes du point de vue médical, religieux et du point de vue de la loi. À ce titre, il importe de souligner qu'il existe deux types de greffe : la transplantation d'organes à partir d'un donneur vivant, qui ne pose pas de problème. La question du don d'organes et de tissus humains à partir de sujets décédés reste toujours posée. Puisque le prélèvement sur des donneurs en état de mort cérébrale se heurte encore aux réticences des parents et des proches du défunt. D'autres participants ont abordé les principes éthiques fondateurs des greffes, en se référant aux nouvelles dispositions prévues dans la nouvelle loi sanitaire effective depuis juillet dernier. Des intervenants se sont, enfin, interrogés sur les modalités liées à l'inscription sur la liste d'attente nationale de greffe qui est toujours en constitution, selon l'Agence nationale des greffes. Hanafi H.