Les participants réfléchiront lors de cette rencontre aux derniers points pour la création d'un réseau national des ciné-clubs. Depuis plusieurs années, le 7e art connaît une crise sans fin. Cette situation a freiné son évolution et a notamment provoqué l'absence d'une réelle industrie cinématographique. Malgré ces nombreuses contraintes, les cinéphiles et quelques professionnels n'ont pas lâché prise et tentent de vivre leur passion à travers les ciné-clubs qu'ils animent. À ce propos, au mois de septembre dernier, sous l'initiative de Project'heurt's, une douzaine d'associations se sont réunies à Béjaïa, dans le cadre des rencontres cinématographiques (RCB). À l'issue de ce rendez-vous, les participants ont pensé à la création d'un réseau algérien des ciné-clubs. Pour la concrétisation de ce projet, les concernés se sont donné rendez-vous au mois de décembre à l'ouest du pays. L'un des organisateurs de cette deuxième rencontre, Mohamed Elkeurti, responsable du ciné-club de Mascara, qui a, pour rappel, 30 ans d'existence. Contacté, il nous a indiqué : "Lors de cette première rencontre des clubistes, deux journées ont été consacrées à la prise de contact entre les responsables des ciné-clubs où chacun a parlé de son expérience dans le domaine. Alors nous sommes tombés sur la création d'un réseau." Et d'ajouter : "Pour la concrétisation de ce projet, la 2e rencontre sera consacrée à la naissance officielle du réseau. Nous allons tenter de finaliser la formule idoine, soit un réseau, une coopérative, une association nationale ou alors une fédération." Afin d'agrémenter et d'enrichir cette rencontre, les participants auront l'occasion d'assister à une master class sur l'animation d'une séance de ciné-club, qui "devrait être dirigée par l'écrivain et critique de cinéma Ahmed Bedjaoui. Et nous pensons également programmer deux ou trois projections dont les débats seront animés par la critique Latifa Lafer ainsi que les animateurs des ciné-clubs présents". Concernant la problématique des droits d'auteur pour la diffusion des films en salle, Mohamed Elkeurti a précisé qu'"il y a assez d'œuvres du répertoire universel tombées dans le domaine public pour alimenter les ciné-clubs. En revanche, ce sont les réalisations récentes qui posent problème". Tout en soulignant : "On pense qu'une fédération unie et forte peut négocier pour avoir les autorisations nécessaires aux projections des films récents." Le ciné-club de Mascara qui compte 30 bougies a dû surmonter divers problèmes pour sa survie, entre manque de moyens, décennie noire, absence de salles… Et depuis trois ans, enfin les films sont projetés au cinéma Essaada, ex-le Colisée (récemment restauré et équipé d'un DCP). Cette "longévité" est le résultat d'un travail d'acharnés et de passionnés du 7e art. D'ailleurs, M. Elkeurti en tant que doyen espère "susciter des vocations pour perpétuer la tradition et intéresser les gens à regarder le cinéma autrement !". H. M.