Les travailleurs de GTH, auxquels se sont joints leurs collègues des chantiers des wilayas de Guelma, d'El-Tarf, de Skikda, de Constantine et de Souk-Ahras, ont observé un sit-in, dimanche, devant le siège de la wilaya d'Annaba. Neuf jours après le déclenchement de leur mouvement de protestation, les travailleurs de l'Entreprise nationale de réalisation générale des travaux hydrauliques (GTH) d'Annaba n'ont toujours pas obtenu satisfaction de leur plateforme de revendications socioprofessionnelles, malgré l'arbitrage de la wilaya. Devant l'intransigeance de l'employeur, les protestataires se disent déterminés à poursuivre leur action jusqu'à ce que celui-ci leur règle les cinq mois de salaires qu'il leur doit et que le syndicat d'entreprise contesté soit dissout et remplacé, apprend-on. Selon nos sources, une délégation composée d'Aït Dahmane, P-DG de la SGP/ERGTHY, et d'Azzouz el-Bachir, président de la Fédération Ugta de l'hydraulique et travaux publics, s'est déplacée depuis Alger pour entamer des négociations avec les travailleurs grévistes de GTH. Une réunion qui a eu lieu au niveau du siège de GTH Annaba en présence du P-DG de GTH, Riad Amrani, et de 3 travailleurs mandatés pour représenter les différents collectifs de l'entreprise. Nos sources indiquent que la séance de négociation a été sanctionnée par un procès-verbal minute dans lequel figure en priorité la requête des travailleurs exigeant la dissolution immédiate du syndicat "désigné" par la fédération et le renouvellement de cette instance dans le cadre d'élections libres et démocratiques. Cet accord stipule également le versement des 5 mois de salaires en retard, la prise en charge par l'entreprise de 5 d'entre les 9 journées de grève, alors que les 4 autres journées devraient être récupérées par les travailleurs durant leurs périodes de repos. Les représentants de la DG de GTH et de la SGP ERGTHY ont, toutefois, refusé de donner suite à la revendication des salariés relative à la mise en place d'une commission ministérielle pour enquêter sur la situation catastrophique de l'entreprise. Le SG de la Fédération Ugta de l'hydraulique et travaux publics ayant refusé, on ne sait pourquoi, d'animer une assemblée générale pour leur communiquer le contenu de ce procès-verbal, les travailleurs en colère ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève illimitée. Pour rappel, les travailleurs de GTH, auxquels se sont joints leurs collègues des chantiers des wilayas de Guelma, d'El-Tarf, de Skikda, de Constantine, de Souk-Ahras, ont observé un sit-in, dimanche, devant le siège de la wilaya d'Annaba, avant d'être reçu par le secrétaire général de cette institution. L'un des délégués, que nous avons rencontré, affirme que le représentant du chef de l'exécutif a pris note des doléances des travailleurs et a promis de saisir la tutelle. "L'entreprise des grands travaux hydrauliques est l'une sinon la plus importante entité du secteur, avec un potentiel humain de 1 200 travailleurs et un parc matériel gigantesque. Elle souffre malheureusement d'une mauvaise gestion, ce qui a eu pour conséquence une situation de quasi faillite, malgré un plan de charge à même de lui assurer aisance financière et prospérité. Au lieu de cela, la plupart des chantiers que nous avons aux quatre coins du pays sont, soit en retard, soit paralysés depuis des mois, pour cause de manque d'entretien et de pannes récurrentes des engins et autres équipements", s'indigne ce travailleur. "Nous n'avons pas été payés depuis cinq mois, alors que la direction n'arrive pas à recouvrer les 200 milliards de centimes de créances qu'elle détient auprès de nombreux clients étatiques et autres. C'est inadmissible, surtout que nous avons appris que notre premier responsable, Riad Amrani, s'est rapproché ces derniers temps de certaines collectivités pour leur annoncer que GTH n'est pas en mesure d'honorer les contrats de réalisation qu'elle a conclus avec elles. Cela pour dire que notre entreprise est vraiment en danger de fermeture", devait ajouter notre interlocuteur. Des assertions que nous n'avons pas pu vérifier, le directeur de GTH étant injoignable, malgré notre insistance. A. Allia