C'est ce qu'a annoncé, hier, le président de l'Association nationale des économistes algériens organisatrice, en collaboration avec la Fondation Conrad-Adenauer, de cette manifestation scientifique. L'Association nationale des économistes algériens organise, depuis hier, à la bibliothèque El-Hamma, en collaboration avec la Fondation Conrad-Adenauer, un colloque scientifique international sur “les réformes économiques dans le contexte de la mondialisation, réalités et défis”. Plusieurs spécialistes en la matière, Sid Ali Boukrami, Hocine Benissad et d'anciens responsables, Ahmed Benbitour ex-chef de gouvernement, et des ambassadeurs en poste prennent part à cette manifestation. Les débats tourneront, selon le programme de ce colloque, autour de deux thèmes centraux : les problématiques des réformes économiques et de développement dans notre pays. Les réformes économiques sont devenues depuis plus de deux décennies, la préoccupation du monde, soulignera d'emblée dans son discours d'ouverture des travaux du colloque, le président de l'Association le Dr Mohamed Belkacem Hassan Bahloul. Pour l'Algérie, dira-t-il, “les fondements de la politique des réformes s'appuient sur deux principes cardinaux”. Il s'agit, selon lui, “de la privatisation et la promotion de la petite et moyenne entreprise en tant qu'instruments incitatifs pour attirer les investissements directs nationaux et étrangers”. Le responsable de l'ANEA, qui rappelle que “le système législatif et réglementaire a connu une large mise à jour”, attire, néanmoins, pour le cas algérien, l'attention sur “la focalisation excessive, concernant la politique des réformes, sur la privatisation comme s'il s'agit là de toute la réforme”. Cette ambiguïté, affirmera Mohamed Belkacem Hassan Bahloul, a eu pour effet “de faire perdre à cette politique toute possibilité de définir une stratégie claire”, ce qui s'est répercuté négativement sur l'évolution de l'économie nationale, en général, et des entreprises publiques économiques, en particulier. Le secteur industriel est le compartiment qui a le plus souffert de cette situation, ajoutera le conférencier pour qui “cette politique s'est traduit, au plan social, par le licenciement et la mise à la retraite de près de 400 000 travailleurs et au plan économique par une perte résultant des opérations d'assainissement financier des entreprises publiques estimée entre 25 et 28 milliards de dollars”. En observant l'application des réformes économiques en Algérie, explique le président de l'ANEA, on constate que “la procédure d'urgence appliquée par l'administration a induit une politique de thérapie de choc au lieu d'une thérapie graduelle à l'instar de ce qu'ont fait les Chinois et les Polonais”. Selon lui, “l'une des plus grandes contradictions dans ce passage difficile de l'économie planifiée à l'économie de marché a été la gestion administrative des réformes”. L'état, précise-t-il, “s'est érigé, depuis 1988, en acteur principal des réformes par le biais des Fonds de participation d'abord, des holdings et des Sociétés de gestion des participations ensuite”. Tout cela a induit, selon lui, “des nuisances économiques au principe de continuité de la politique de réformes qui a souffert des procédés bureaucratiques alors que la priorité pour le passage à l'économie de marché devait favoriser la mise en place des mécanismes du marché où la décision est soumise aux lois de l'offre et de la demande”. K. D.