Les récentes analyses du commerce extérieur réalisées par le Centre des statistiques des douanes indiquent que les exportations hors hydrocarbures n'ont pas dépassé les 2,5 milliards de dollars durant l'exercice 2018. Les quelques opérations d'exportation concrétisées jusque-là, l'ont été, estime le ministre du Commerce, dans des conditions difficiles. M. Saïd Djellab fait allusion aux différentes difficultés rencontrées par les opérateurs dans leurs activités à l'export. Le constat est établi. Les contraintes ont été ciblées. Mieux, des solutions ont été même recommandées par des experts et autres acteurs liés à l'acte d'exporter en Algérie. En effet, les participants à la conférence organisée il y a une semaine par la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) sur "le rôle de la logistique pour la promotion de la production nationale à l'international" ont suggéré un certain nombre de recommandations adressées au ministère du Commerce. Ils ont mis l'accent dans leur bilan des exportations hors hydrocarbures, sur l'importance de la logistique. Pour cela, ils proposent la mise en place d'une agence nationale de développement de la logistique. Cet organe pourrait avoir entre autres missions de réaliser les études stratégiques et les plans d'action pour le développement de la logistique, d'élaborer le schéma directeur des zones d'activités logistiques, de mener les études relatives aux projets de zones d'activités logistiques et de rechercher et identifier l'assiette foncière pour le développement de ces zones… Cette structure sera secondée également, suggèrent-ils, par un observatoire national de la performance logistique (indice de performance logistique, IPL). Il s'agit d'un outil pour l'évaluation continue des besoins des secteurs économiques liés aux systèmes d'infrastructures et de services logistiques. Grâce à cet organisme, l'on peut déterminer les indicateurs de compétitivité du système logistique avec lesquels l'on suivra l'évolution des données avec une plus grande influence sur le système. Il peut servir aussi d'instrument à même de fournir l'information nécessaire pour planifier et gérer le système logistique. Les spécialistes de l'exportation souhaitent également l'installation d'un conseil national des chargeurs. Il peut être un établissement public à caractère professionnel qui représente et défend les intérêts des importateurs et exportateurs, usagers des services de transports. C'est en outre un espace de concertation entre les auxiliaires de la chaîne logistique. Outre la digitalisation (numérisation) de la chaîne logistique surtout au niveau des ports, ils proposent aussi la création de ports minéraliers. Des chambres froides doivent être installées, estiment-ils encore, au sein des ports et des aéroports pour traiter les produits frais. Pour les experts, le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE) doit être élargi à tous les types de transport à savoir maritime, aérien et routier. Ils évoquent aussi la mise en œuvre de la convention "TIR". Celle-ci, a pour objectif de faciliter le transit international grâce à des procédures douanières simplifiées. Ils souhaitent également une disponibilité permanente des reefers (conteneurs frigorifiques) pour le développement des exportations des produits agricoles. Les spécialistes citent enfin la nécessité d'un plan national de la formation des métiers de la logistique. B. K.