Le vote des députés britanniques mardi d'un amendement demandant de modifier l'accord sur le Brexit a été catégoriquement rejeté par l'Union européenne. Les dirigeants des 27 pays membres de l'Union européenne ont opposé une fin de non-recevoir à l'exigence des autorités britanniques de renégocier l'accord pour la sortie du Royaume-Uni le 29 mars et le "filet de sécurité" prévu pour l'Irlande. Catégorique, le président du Conseil européen Donald Tusk a déclaré : "L'accord de retrait est et reste le meilleur moyen d'assurer un retrait ordonné du Royaume-Uni de l'UE. Le backstop (la disposition pour éviter le retour à une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord) fait partie de l'accord de retrait et l'accord de retrait n'est pas ouvert à la renégociation." En rappelant que "les conclusions du sommet européen de décembre sont très claires sur ce point", Donald Tusk, qui s'est entretenu avec les chefs d'Etat ou de gouvernement des Etats membres des 27 pays de l'UE pour confirmer la position commune, montre que la position de Bruxelles vis-à-vis du Royaume-Uni n'a pas changé d'un iota. Elle a été réaffirmée après l'annonce par la Première ministre britannique de son intention de demander la renégociation de l'accord suite au vote, mardi, par les députés britanniques d'un amendement exigeant de modifier la disposition sur le filet de sécurité prévu pour l'Irlande. Le président français Emmanuel Macron a été le premier à affirmer que l'accord de retrait était "le meilleur possible" et n'était "pas renégociable". Il a appelé le gouvernement britannique a "rapidement présenter" au négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, "les prochaines étapes qui permettront d'éviter une sortie sans accord que personne ne souhaite, mais à laquelle nous devons tous malgré tout nous préparer". Même son de cloche à Berlin où le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a assuré hier que l'accord sur le Brexit négocié avec l'Union européenne est "la meilleure et unique solution". "Notre position est claire : l'accord de retrait est la meilleure et unique solution pour une sortie ordonnée", a-t-il souligné dans une interview au groupe de médias Funke. L'UE fait bloc face à ce revirement de taille de Theresa May, qui soutenait il y a encore quelques semaines que le "Traité de retrait" de l'UE, âprement négocié pendant des mois avec Bruxelles, était le "meilleur" et "le seul possible". Si Bruxelles reste ferme sur sa décision de ne pas renégocier, il ne restera plus que la possibilité d'un Brexit sans accord vers laquelle l'on se dirige, même si les deux parties la redoutent. Ceci étant, Theresa May, qui s'est engagée à faire voter un accord remanié "dès que possible", a averti que si aucun accord n'est conclu avec l'UE d'ici le 13 février, elle envisage d'organiser un vote le 14 février sur un Brexit sans accord. Merzak Tigrine