Les réformes et réalisations accomplies par le président Bouteflika en 20 ans de règne sont "si nombreuses qu'il est difficile de les énumérer de manière exhaustive", a estimé Mouad Bouchareb. Au cours d'une rencontre avec les cadres et militants du FLN de l'ouest du pays, tenue hier dans le cadre cossu du Centre des conventions d'Oran (CCO), Mouad Bouchareb, coordonnateur de l'instance dirigeante du parti, a surpris son monde en qualifiant Abdelaziz Bouteflika d'"envoyé de Dieu" : "(…) Dieu envoie dans chaque contrée des réformateurs (…) En 1999, Allah a envoyé le président Abdelaziz Bouteflika pour réformer la nation algérienne (…)", a-t-il lancé à l'assistance en prenant à témoin des religieux présents dans la salle. Une déclaration hallucinante qui n'est pas sans rappeler celle qu'Abdelmadjid Sidi-Saïd avait faite, en 2014, dans un meeting à Arzew, lorsqu'il avait juré que "Bouteflika est un prophète". Et les réformes et réalisations accomplies par le président Bouteflika en 20 ans de règne sont "si nombreuses qu'il est difficile de les énumérer de manière exhaustive", a estimé Mouad Bouchareb qui en a, néanmoins, évoqué certaines comme la réconciliation nationale, la constitutionnalisation de tamazight, la promotion des droits de la femme, la consécration de la liberté de la presse, la réalisation de l'autoroute Est-Ouest et la construction de dizaines d'universités, d'infrastructures hydrauliques et d'environ cinq millions de logements. D'où la nécessité de reconduire le Président pour un cinquième mandat afin de poursuivre la dynamique engagée en 1999, a soutenu le responsable du FLN. Aux responsables politiques qui réclament le changement, Mouad Bouchareb a choisi de répondre par le sarcasme en les comparant à des gamins rêveurs. "Nous leur disons, faites de beaux rêves !", a-t-il lancé en assurant que le peuple algérien, seul juge, a toujours voté pour le FLN. Sans évoquer les milliers d'Algériens qui sortent dans la rue pour exprimer leur refus du cinquième mandat, le chef de file du vieux parti a averti contre "el-fitna" et brandi le traditionnel spectre du chaos (Printemps arabes, retour aux années 1990, nldr) sous-tendu par de possibles manipulations. "Des peuples que vous connaissez sont sortis pour revendiquer des droits politiques et sociaux, mais leur rêve s'est brisé lorsque certaines parties se sont infiltrées", a-t-il dit en rappelant que le candidat Bouteflika propose une autre alternative : la conférence nationale prévue après la présidentielle qui, à l'image de la Charte nationale de 1976, a-t-il assuré, va rassembler tous les pans de la société algérienne pour préparer un "avenir nouveau". S. Ould Ali