Les avocats d'Oran ont observé, hier, leur sit-in hebdomadaire au palais de justice et réitéré leur détermination à poursuivre la lutte pour une "Algérie démocratique" et une "justice indépendante affranchie de la gestion par les coups de téléphone". Brandissant le drapeau national, les avocats ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et ses représentants et réclamé une deuxième République dirigée par des hommes et femmes propres et intègres. "Nous ne voulons pas d'un gouvernement FLN/RND. Nous voulons un gouvernement composé de personnes intègres et compétentes qui ne se sont pas compromises avec le système corrompu de ces 20 dernières années", exigeait une affiche brandie par un jeune avocat. Une seconde affiche revendiquait le remplacement de la légitimité révolutionnaire par le mérité des compétences. "Nous voulons un nouveau président et un nouveau gouvernement afin qu'ils mènent l'Algérie de la légitimité révolutionnaire vers une légitimité basée sur les compétences, et la libèrent de la tutelle économique et politique de la France", pouvait-on également lire sur cette pancarte. Pas question donc, pour les avocats d'Oran, d'accepter le gouvernement Bedoui, ou une quelconque autre équipe dont les éléments seraient puisés dans l'actuel régime, y compris pour conduire la transition réclamée par le peuple. "Des compétences intègres, qui ne se sont pas compromises avec le pouvoir, existent et peuvent gérer la transition. Pourquoi persister dans la provocation en voulant à tout prix maintenir des hommes du sérail ?", s'est indigné un avocat en dénonçant la duplicité du pouvoir. Après le débrayage des 11 et 12 mars, les avocats d'Oran observent tous les mardis un sit-in de protestation à l'intérieur du palais de justice pour réclamer le changement de régime et l'avènement d'une nouvelle République. S. Ould Ali