Les travailleurs du groupe algéro-turc "ONE" (Ozgun, Nurol, Engeoa) employés dans les différents chantiers du projet de réalisation de la pénétrante autoroutière devant relier la wilaya de Tizi Ouzou à l'autoroute Est-Ouest dans la wilaya de Bouira, en grève depuis le 22 mars dernier, ont fermé, hier, leur base de vie implantée à Draâ El-Mizan, à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, afin de dénoncer l'attitude méprisante affichée par leur groupe employeur à leur égard, notamment après avoir déposé des plaintes judiciaires à l'encontre de certains travailleurs accusés d'entrave à la bonne marche du travail et d'agressions contre leurs homologues turcs. D'ailleurs, dix travailleurs ont comparu, avant-hier, devant le juge près le tribunal de Draâ El-Mizan, alors que le verdict est attendu pour aujourd'hui. "Nous avons finalement eu l'autorisation nécessaire pour engager les actions qui s'imposent parce que notre grève est légale. Après vingt et un jours de grève, nous avons eu gain de cause et nos représentants sont en discussion avec les responsables du groupe pour trouver des solutions fiables à ce conflit qui n'a que trop duré, et tout dépendra des décisions prises quant à nos revendications qui sont tout à fait légitimes", nous a déclaré un gréviste rencontré devant la base et qui a tenu à préciser : "Nous gérons ce conflit d'une façon pacifique et, pour preuve, nous autorisons certains véhicules tels que l'ambulance à pénétrer ou à sortir de la base, mais aucun autre engin n'est autorisé à le faire." Avant-hier, au moment où leurs collègues comparaissaient devant le juge, ils étaient des centaines de travailleurs à se rassembler devant le tribunal de la ville pendant qu'une autre action similaire se tenait devant le tribunal de Lakhdaria où onze autres faisaient l'objet de la même comparution pour les mêmes griefs. Il est à rappeler que ces travailleurs réclament entre autres la réévaluation de leur contrat de travail incluant un préavis de trois mois avant chaque fin de contrat pour tout travailleur, une prime de départ de trois mois de salaire par année de travail au bénéfice de chaque travailleur licencié et d'autres revendications socioprofessionnelles. O. Ghiles