Le wali, Djilali Doumi, a décidé d'actionner l'appareil judiciaire pour faire toute la lumière sur ce dossier, qui constitue un véritable casse-tête chinois pour les autorités locales. Nouveau rebondissement dans l'affaire des contrats conclus par la direction de l'EPMC (Entreprise publique de matériaux de construction) de Tamanrasset avec des sociétés de sous-traitance. Le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, a décidé d'actionner l'appareil judiciaire pour faire toute la lumière sur ce dossier qui constitue un véritable casse-tête chinois pour les autorités locales. L'ouverture d'une enquête judiciaire vient ainsi en réaction aux graves déclarations des employés de cette entreprise qui ont, faut-il le rappeler, battu le pavé tout récemment. En effet, les protestataires ont dénoncé "les accords douteux" conclus avec des sous-traitants qui, de connivence avec les responsables de l'entreprise, auraient fait main basse sur tout le matériel et les engins de cette société déficitaire. Les travailleurs de cette filiale polyvalente appartenant au groupe des industries locales, Divindus n'ont pas manqué de tancer le P-DG du groupe pour "ses magouilles et ses décisions irréfléchies portant location du matériel de l'entreprise dans des conditions qui prêtent à confusion", s'indignent-ils en citant l'exemple de l'entrepreneur retenu pour la réalisation du projet d'une brigade de gendarmerie à In Guezzam. Selon les travailleurs, l'entreprise aura mobilisé ses camions, ses engins et son concasseur au service de l'entrepreneur en question en contre-partie du versement de 3% du marché à l'EPMC. Toutefois, "aucun document justifiant cette convention ou ce contrat n'a été fourni à la direction. Les employés s'inquiètent vivement du sort de cette entreprise qui se dirige droit vers une liquidation programmée", se lamentent les contestataires qui réclamaient désespérément leurs mensualités depuis 5 mois. "On nous a gavé de promesses jamais tenues. On en a marre de cette situation. Certains pères de famille n'ont plus de quoi nourrir leurs enfants", s'indignent-ils encore. Il convient de noter au demeurant que cette énième action de protestation est motivée par l'exacerbation trop poussée des problèmes professionnels au sein de l'entreprise, laquelle est, signalons-le, toujours gérée par le même responsable que la Direction centrale avait limogé en mai 2017 pour "fausses déclarations, manipulation de données et dissimulation de la réalité économique de l'entreprise", ainsi que pour "insuffisance professionnelle", qui serait pour beaucoup dans le déficit et la crise financière ayant paralysé l'entreprise. Nous avons essayé de joindre le directeur de l'EPMC pour avoir sa version des faits, cependant toutes nos tentatives sont restées vaines. À en croire des employés proches de l'administration, le directeur en question serait en fuite en Tunisie où il aurait "monté des projets privés sur le dos de l'EPMC".