Les activités culturelles sont quasi inexistantes dans cette wilaya, qui regorge pourtant de nombreuses infrastructures, à l'exemple du théâtre romain. Les Guelmis ont achevé la première semaine du mois de jeûne et à leur grand désarroi rien de spécial n'a été programmé pour agrémenter leurs soirées ramadhanesques. Contrairement aux autres villes du territoire national, Guelma, censée être la vitrine de la wilaya, est confrontée à un vide culturel désespérant. Dans un passé récent, des galas se déroulaient au sein du théâtre romain intra-muros, du théâtre régional Triki-Mahmoud et de la maison de la culture Abdelmadjid-Chafaï où se produisaient des troupes d'artistes nationaux et étrangers, à la grande satisfaction des familles, des couples et des jeunes. Au fil des ans, les loisirs se raréfient pour des raisons inexpliquées, et ce sont les citoyens qui en pâtissent face à la passivité et à l'inertie des responsables concernés. Lors de la première session ordinaire de l' APW qui s'est déroulée la veille du mois sacré de Ramadhan, des élus avaient saisi l'opportunité de l'ordre du jour pour déplorer le marasme dans lequel s'est empêtré le secteur de la culture. Pour Benzaïche Fardi (vice-président de l'APW), "il est inadmissible que le théâtre romain d'une capacité de 4500 places ne soit pas exploité pour répondre aux attentes de la population avide de loisirs et de spectacles récréatifs. Comment concevoir et accepter que ce bijou que nous jalousent tant de pays dépende du ministère de tutelle, alors que le bon sens voudrait qu'il soit rattaché à la direction de la culture ! Durant les premières années de l'indépendance, l'APC organisait des galas d'artistes nationaux et de renommée internationale dans ce théâtre antique et à présent l'on périclite !". Pour sa part, Nourredine Bouaïcha a rappelé que le théâtre régional Triki-Mahmoud, qui remonte à l'époque coloniale, est une merveille de par son architecture et ses vitraux, sachant qu'il avait fait l'objet d'une importante opération de réhabilitation pilotée par le ministère. Cependant, il déplore que les sièges soient en mauvais état et plaide pour leur remplacement et l'utilisation de cet espace merveilleux, afin d'offrir des spectacles de qualité aux citoyens. Il a entre autres évoqué dans son intervention le bon vieux temps des années 60 et 70 durant lesquelles des chanteuses et chanteurs algériens, tunisiens, libanais et marocains se produisaient régulièrement dans cette enceinte. Les élus de l'APW ont exprimé le vœu que ce secteur sorte de sa léthargie pour permettre aux citoyens de prétendre à des soirées de détente et de bonheur. HAMID BAALI