Le bilan des activités commerciales durant la première semaine du Ramadhan indique que le programme tracé par le ministère du Commerce n'a pas été respecté par les différents acteurs du marché national. L'élément le plus édifiant du constat de cette première semaine concerne la non-application des prix de référence de certains produits, pourtant imposés par le département de Saïd Djellab. Force est de constater que pendant les premiers jours du mois sacré, le marché a enregistré une flambée des fruits et légumes, des produits alimentaires, y compris ceux subventionnés par l'Etat. La mercuriale s'est enflammée avec des hausses atteignant les 30%. Les tarifs affichés par les commerçants ont dissuadé ainsi les ménages et ont, par ricochet, mis un terme à l'habituelle frénésie d'avant Ramadhan. Cette hausse des prix s'explique, en partie, par l'absence des marchés de proximité recommandés par la tutelle aux communes. Ces espaces commerciaux locaux étaient proposés, afin d'atténuer, un tant soit peu, la spéculation qui règne en maître à l'occasion du mois de jeûne, voire à longueur d'année. Voilà une autre directive du ministère que les autorités locales n'ont pas suivie. Plus de 400 municipalités n'ont pas respecté la mise en place des marchés de proximité, décidée par le ministère du Commerce, estime l'Association nationale des commerçants algériens (Anca). D'autres sources avancent un chiffre plus éloquent. Ce qui prouve le manque de confiance criant entre les décideurs et la population. Cette insuffisance flagrante de marchés de type parisien a causé une forte tension sur le marché, enflammé la mercuriale et engendré des perturbations dans ces localités. Et l'inexistence d'un réseau de distribution efficace n'a fait qu'intensifier la pression sur le marché. La grève inattendue des effectifs de contrôle a compliqué davantage la tâche du ministère qui, il faut le dire, a raté son examen de passage en ce début du mois sacré. Pis encore, les inspecteurs et agents contrôleurs affiliés au Syndicat national des travailleurs du commerce (SNTC) décident de poursuivre leur débrayage cette semaine. Baisse de tension sur les prix Leur absence sur le terrain pendant les deux ou trois jours de leur mouvement de protestation laissera, à coup sûr, le champ libre à tous les dérapages et autres irrégularités sur le marché. Une situation qu'aucune autorité ne pourra maîtriser par la suite. L'autre raté de la tutelle qui avait trait à l'impossible usage de l'application "Aswak" sur les smartphones devait permettre au citoyen de signaler toute infraction à la réglementation régissant les activités commerciales dans les marchés de proximité. Une chose est certaine, d'innombrables consommateurs ont trouvé des difficultés à utiliser une telle… application. Il a fallu attendre la fin de la première semaine pour que la tendance baissière des prix soit effective. Les observateurs du marché ont noté, hier, une légère baisse des prix se situant entre 20 et 30% par rapport au premier jour du mois sacré. C'est le cas de la tomate vendue hier à 110 DA/kg, la pomme de terre à 50 DA, l'oignon sec à 70 DA, la carotte à 70 DA, la courgette à 40 DA, la salade à 80 DA, le poivron à 120 DA et le haricot vert à 250 DA. Le poulet, qui a connu une légère baisse, a été cédé à 270 DA. En revanche le prix de la banane a été maintenu à 270 DA. Après sept jours de jeûne, il a été distribué, selon les statistiques de l'Anca, plus de 250 000 tonnes de fruits et légumes, et environ 20 000 tonnes de viandes rouge et blanche sur les marchés de tout le territoire national. B. K.