Expéditive et pour le moins inattendue, l'arrestation, une nouvelle fois, du général à la retraite Hocine Benhadid a été ordonnée, hier, par le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed à Alger, sans que soient connus les motifs précis de son inculpation, indiquent plusieurs sources proches du secteur judiciaire. Le général à la retraite a ainsi été placé sous mandat de dépôt et mis aussitôt en détention provisoire à la prison d'El-Harrach, sans qu'aucun communiqué officiel soit diffusé par les instances judiciaires pour préciser ne serait-ce que les chefs d'inculpation ayant justifié la décision de son incarcération. Le général Benhadid, faut-il le rappeler, avait déjà été placé sous mandat de dépôt une première fois en septembre 2015, avant d'être mis en liberté pour des raisons de santé, moins d'une année plus tard, soit en juillet 2016. Il a été, par la suite, condamné par le tribunal de Sidi M'hamed à une année de prison avec sursis sur des accusations de "démoralisation" de l'institution militaire à la suite de déclarations données à ce propos à des médias électroniques. Interrogé sur cet épisode judiciaire, Benhadid avait affirmé en mars dernier, dans une interview au quotidien El Watan, avoir plutôt été "kidnappé par les gendarmes et les services de sécurité après sa sortie du tribunal", avant d'être mis en prison à El-Harrach et libéré ensuite pour des raisons médicales. Dans la même interview, il avait, par ailleurs, porté de graves et virulentes critiques à l'encontre de l'actuel vice-ministre de la Défense, le général Gaïd Salah, en lui prêtant notamment des velléités réelles de s'emparer du pouvoir politique en succession à l'ex-président Abdelaziz Bouteflika. À rappeler qu'avant le général Benhadid, l'appareil judiciaire a mené une importante campagne d'arrestations ces dernières semaines, ciblant aussi bien des membres influents du clan des Bouteflika que des personnalités politiques et des acteurs économiques. Akli R.