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L'opposition passe à l'acte
Elle propose une sortie de crise conforme aux revendications du peuple
Publié dans Liberté le 27 - 06 - 2019

Les participants ont convenu d'une résolution qui insiste sur les préoccupations immédiates qui sont autant de préalables à l'amorce de toute négociation d'une sortie de crise.
Les partis de la mouvance démocratique sont passés à l'acte. Après des jours de discussions, une réunion élargie aux syndicats et aux personnalités nationales s'est tenue hier à Alger. "Un pacte pour une véritable transition démocratique" est né. Hier, ils ont produit un document dans lequel ils ont réaffirmé l'essentiel des principes qui fondent un Etat démocratique. La résolution insiste également sur des préoccupations immédiates qui sont autant de préalables à l'amorce de toute négociation d'une sortie de crise.
On citera la libération des détenus politiques et d'opinion, la libération du champ politique et médiatique et l'arrêt des harcèlements judiciaires et des menaces contre les opposants, les syndicalistes, les journalistes et autres. Des préalables dont la satisfaction passe par une période de transition elle-même conditionnée notamment par l'indépendance de la justice et le respect des libertés et de tous les pluralismes. Un vrai programme pour une transition démocratique qui consacre les revendications exprimées par le peuple depuis le 22 février.
La "rencontre des forces de l'alternative démocratique" a failli ne pas avoir lieu. L'administration a répondu par le refus à la demande formulée par le FFS d'une réunion dans un hôtel de Sidi-Fredj. Un refus qu'elle n'a même pas pris la peine de motiver. Le premier secrétaire national du FFS, Hakim Belahcel, a révélé cette mésaventure au début de la rencontre d'hier. En l'absence d'autorisation, les partis, syndicats et personnalités présents se sont rabattus sur le siège du RCD. Sans cela, la rencontre n'aurait jamais eu lieu. Et les difficultés ne sont pas près de se terminer.
Elles s'ajoutent aux arrestations de militants et aux restrictions de plus en plus imposées aux manifestants. C'est d'ailleurs ce point lié aux atteintes aux libertés qui a interpellé les présents à cette rencontre. Les chefs des partis présents à la réunion, Mohcine Belabbas (RCD), Djelloul Djoudi (PT), qui a remplacé Louisa Hanoune emprisonnée, Ali Laskri (FFS), Mahmoud Rachidi (PST), Fethi Ghares (MDS), Mustapha Hadni (PLD), Zoubida Assoul (UCP), les deux ailes de la Laddh, représentées par Nouredine Benissad et Saïd Salhi, la coordination des syndicats autonomes, au nom de laquelle s'est exprimé Sadek Ziri, des personnalités comme Djamel Zenati, Mokrane Aït-Larbi, Lakhdar Bouragaâ, se sont longuement attardés sur la situation politique actuelle. "Ils disent que l'Etat profond est en prison.
Or, nous avons vu que les pratiques de l'Etat profond sont toujours là. Parce qu'en réalité l'Etat profond, ce sont ceux qui sont au pouvoir", a accusé Mohcine Belabbas, dans une courte intervention. Selon lui, dans le domaine du respect des libertés, rien n'a changé depuis le 22 février. La seule différence entre la période de règne d'Abdelaziz Bouteflika et celle de Gaïd Salah est qu'auparavant "les coups de téléphone et autres consignes n'étaient pas publics. Aujourd'hui, les instructions sont données en direct dans des discours tenus dans les casernes", souligne le chef du RCD, qui s'inquiète de la peur qui s'empare des Algériens "ces derniers temps".
Il donnera l'exemple des citoyens arrêtés pour avoir porté le drapeau amazigh. Avant de parvenir à un pacte républicain, les démocrates ont fait un constat parfois amer de la situation. Si Mohcine Belabbas a rappelé qu'"il n'existe même pas d'opposition depuis le 22 février", Djamel Zenati a été, lui, plus radical. Pour l'ancien détenu d'avril 1980, "il ne faut pas se faire d'illusions" parce que "le peuple qui a rejeté le pouvoir, rejette également la classe politique". Ce constat n'a pas fait oublier aux intervenants l'essentiel. Au "dialogue" proposé par le pouvoir, les représentants de certains partis démocrates ont préféré évoquer des négociations. C'est la formule utilisée par Ali Laskri, membre du présidium du FFS. Djamel Zenati, lui, exclut "tout dialogue". "La seule chose à faire est celle de négocier carrément sur les modalités de départ du système".
Comme cela est mentionné dans le document final qui a sanctionné les travaux de la rencontre des forces démocratiques, beaucoup de dirigeants politiques mettent désormais le doigt sur le fait que le chef de l'armée s'ingère directement dans les affaires politiques. "Le feuilleton de l'emprisonnement des manifestants qui ont porté l'emblème amazigh et l'appel lancé à la justice par Gaïd Salah prouvent que l'immixtion de l'armée dans la politique est une réalité", a indiqué Djelloul Djoudi, membre de la direction du Parti des travailleurs. Ce dernier a expliqué l'arrestation de Louisa Hanoune comme "une volonté de faire peur" aux acteurs politiques dans le pays. "C'est le pouvoir qui divise le peuple. On s'est débarrassé d'un tyran, on tombe sur un nouveau Bonaparte", a ironisé le responsable du Parti des travailleurs.
En plus des convergences que peuvent trouver les partis de la mouvance démocratique, la situation politique du pays "exige une réponse", rappelle Sadek Ziri, qui s'exprimait au nom de la Confédération algérienne des syndicats. À l'image de Zoubida Assoul, présidente de l'UCP, le syndicaliste, qui a participé à l'élaboration de la plateforme de la société civile, a appelé à dépasser les divergences. Mais avant d'engager tout dialogue, les participants veulent des garanties. Fethi Gharès, Zoubida Assoul et d'autres intervenants ont fait de la libération des détenus d'opinion et de la levée des mesures et décisions qui empêchent la classe politique de travailler normalement des préalables à toute discussion avec des représentants du pouvoir.
Pas de dialogue avec le pouvoir en place
Mais tout le monde est d'accord sur le fait de ne pas discuter avec les deux chefs de l'Exécutif actuellement au pouvoir. "L'indépendance de la justice, la séparation et l'équilibre des pouvoirs, la non-utilisation de la religion et du patrimoine et des symboles de la nation à des fins politiques, l'égalité en droits entre les hommes et les femmes, la non-utilisation de la violence pour la conquête et l'exercice du pouvoir, le droit d'association et le droit d'organisation syndicale soumis au seul régime déclaratif, le droit de réunion, d'organisation et de manifestation et la garantie par l'Etat des droits sociaux et économiques fondamentaux des citoyens" sont autant de grandes lignes consignées dans le document final rendu public en fin de journée.
Pour ce groupe de partis politiques, la solution à la crise que vit le pays "passe par l'organisation d'une période de transition qui réunit les moyens politiques pour l'expression d'une véritable souveraineté du peuple et l'édification d'un Etat de droit démocratique". C'est cette transition qui semble d'ailleurs créer une divergence entre ces partis et ceux des "forces du changement". Dans la matinée, Abdelaziz Rahabi, officiellement désigné comme "coordinateur" du dialogue des "forces du changement", est intervenu. Mais constatant que son discours ne passe pas (il est venu plaider la tenue d'une élection présidentielle), l'homme a vite quitté la salle. Le coordinateur de la rencontre, Ahmed Djedaï, a tenu à préciser que la rencontre d'hier ne signifie pas "une alliance". D'autres rencontres vont suivre. "Le mouvement va s'élargir", a-t-il promis.

Ali Boukhlef


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