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Coup dur pour l'amnistie
Le projet de Bouteflika contrarié par l'exécution des deux diplomates en Irak
Publié dans Liberté le 31 - 07 - 2005

La mort tragique des deux diplomates algériens à Bagdad, exécutés par la branche irakienne d'Al-Qaïda avec la caution publiquement exprimée du GSPC, seul groupe terroriste encore en activité en Algérie, relance le débat sur le projet de réconciliation nationale et son corollaire l'amnistie générale.
En tout cas, le jour même de l'annonce par le groupe d'Abou Moussab Al-Zarqaoui de l'exécution des deux diplomates, le chef de la diplomatie algérienne, Mohamed Bedjaoui, a clairement laissé entendre que cette affaire ne serait pas sans conséquences sur le projet de réconciliation nationale que le président Abdelaziz Bouteflika compte soumettre à référendum. “Le référendum aura lieu en son temps, mais nous devons aussi compléter notre réflexion. Jusqu'à ce jour, cette réflexion a été très mûre, mais à la lumière de cet événement, nous saurons prendre les décisions les plus appropriées encore”, a affirmé Mohamed Bedjaoui. Cette déclaration, si elle n'est pas de nature à remettre en cause directement et sans détour le projet du chef de l'Etat, n'en exprime pas moins des réserves, tout au moins quant à l'opportunité d'inclure parmi les bénéficiaires de cette amnistie les membres du GSPC.
Même si pour le moment personne ne connaît les contours du projet de Bouteflika, il est clair que dans tous les cas, c'est du moins l'intention qu'on prête au promoteur du projet, l'amnistie générale s'adresse à tous les terroristes, aussi bien ceux arrêtés par les services de sécurité que ceux encore en activité dans les maquis islamistes. Et l'on sait que ces derniers, dans leur totalité, appartiennent au même GSPC qui s'est d'abord empressé de se féliciter du rapt des deux diplomates avant de crier sa satisfaction après leur exécution. Mieux encore, peu de temps avant la mise à mort de Ali Belaroussi et de Azzedine Belkadi, le GSPC avait demandé au groupe d'Al-Zarqaoui de les interroger, allant jusqu'à accuser le défunt Belkadi d'avoir participé aux massacres de Bentalha et de Raïs durant l'automne 1997. Le ministre des Affaires étrangères n'a pas hésité à affirmer que les déclarations du GSPC ont grandement influé sur l'issue de la crise née du rapt des deux diplomates. “C'est peut-être, hélas, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et qui a coûté la vie à nos deux compatriotes”, a affirmé Mohamed Bedjaoui qui a qualifié le GSPC de “gens criminels”. Avec cet événement tragique, il apparaît clairement qu'il n'est plus question de traiter le problème du terrorisme à l'échelle strictement nationale dès lors que les terroristes algériens se sont impliqués dans une affaire qui a eu pour théâtre Bagdad, une capitale considérée actuellement comme le fief du terrorisme international. D'où cette impossibilité évidente d'un traitement algéro-algérien de la question du terrorisme. C'est sans doute tout cela qui a fait dire à Mohamed Bedjaoui qu'il faut compléter la réflexion sur ce projet, destiné à tourner la page des années du terrorisme ayant ravagé le pays, faisant 150 000 morts.
En effet, il y a une antinomie évidente entre l'amnistie générale et la nécessaire participation de l'Algérie à la guerre internationale consensuelle contre le terrorisme, d'autant que l'assassinat des diplomates algériens est intervenu alors que de violents attentats d'Al-Qaïda ont secoué Londres et Charm Al-Cheikh, en Egypte. Autre fait, l'entrée en scène de l'ancien numéro 2 du Front islamique du salut (FIS dissous), Ali Benhadj, libéré il y a un peu plus de deux ans, après avoir purgé une peine de douze ans de prison pour “atteinte à la sûreté de l'Etat”.
Ali Benhadj, qui vient d'être inculpé et mis sous mandat de dépôt pour notamment “apologie du terrorisme international”, avait fait une déclaration à la chaîne de télévision qatarie Al-jazeera, dont le contenu s'apparente à une caution à peine voilée au double crime perpétré par les hordes d'Al-Zarqaoui. Paradoxe : c'est au moment où l'on parle d'amnistie générale que les services de sécurité algériens sont contraints d'arrêter l'un des chefs charismatiques de l'islamisme en Algérie. Avant son interpellation, Ali Benhadj a déclaré sur la chaîne Al-jazeera que les deux Algériens avaient été enlevés “en tant que diplomates et ambassadeurs”, estimant qu'“en accréditant des ambassadeurs et des diplomates dans un pays sous occupation, (leur) Etat ne fait que légitimer cette occupation, ce qui est inacceptable aux plans de la charia et de la politique”.
En s'exprimant ainsi, Ali Benhadj donne un argument de poids aux opposants à l'amnistie générale. Incontestablement, l'exécution par Al-Qaïda des deux diplomates algériens risque d'être un coup dur pour le projet de réconciliation nationale, et notamment l'amnistie générale.
Rafik Benkaci


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