La Turquie a rejeté, hier, une nouvelle mise en garde des Etats-Unis concernant l'achat par Ankara de missiles russes, appelant Washington à ne pas prendre de mesures susceptibles de "nuire" aux relations bilatérales, ont rapporté des médias locaux. "Nous invitons la partie américaine à ne pas prendre de mesures dommageables qui mettraient au rebut la diplomatie et le dialogue et nuiraient à nos relations", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué reproduit par les médias. Cette déclaration intervient au lendemain d'une réaction américaine au sujet de l'acquisition par la Turquie du système de défense russe S-400, dont la livraison doit, selon des responsables turcs, commencer cette semaine. "La Turquie s'exposerait à des conséquences réelles et néfastes si elle acceptait les S-400", a déclaré mardi la porte-parole du département d'Etat américain, Morgan Ortagus. Les Etats-Unis se sont opposés à l'achat des S-400 par la Turquie, estimant notamment que les systèmes russes ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont Ankara est membre. Washington a soutenu, en outre, qu'il existe un "risque" que les opérateurs russes qui formeront les militaires turcs aux S-400 puissent dans le même temps "percer les secrets technologiques" du nouvel avion américain F-35 dont la Turquie veut aussi se doter. Washington avait officiellement lancé début juin un ultimatum à Ankara, lui donnant jusqu'au 31 juillet pour choisir entre le système de défense russe et les F-35. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé fin juin après avoir rencontré son homologue américain Donald Trump qu'il ne craignait pas d'exposer son pays à des sanctions en achetant les missiles S-400. Il a assuré également que la Turquie n'envisage d'utiliser les systèmes de missiles S-400 fabriqués en Russie qu'en cas d'attaque extérieure contre le pays, ajoutant qu'Ankara ambitionne de fabriquer localement ce type d'armement avec l'aide de son partenaire russe.