Résumé : Assia tenta de raisonner sa fille. Elle devait se faire avorter. Mounira ne l'entendait pas de cette oreille. L'enfant qu'elle attendait lui rappellerait l'unique amour de sa vie. Elle savait que la société ne lui pardonnerait pas son écart de conduite. Elle s'enferma dans sa chambre pour réfléchir… "Je ne peux pas me faire avorter ! Ce bébé est tout ce qui me restera de lui ! Aalech ya Rabi ? Pourquoi toutes ces épreuves ? Est-ce que je ne mérite pas d'être heureuse ?" Mounira continua de pleurer l'amour de sa vie. Pendant des jours, elle ne sortit pas de la maison. Assia avait pris une semaine de congé, pour garder un œil sur elle. Zohra se chargeait de lui apporter les déjeuners à sa chambre. Mounira n'y touchait même pas parfois. Cela inquiétait sa mère qui ne savait quoi faire pour la sortir de sa chambre. Saïd vivait encore chez elle. Parfois, il allait lui tenir compagnie. Si avant, elle l'ignorait maintenant il était le seul dont elle tolérait la présence. Elle lui parlait de Yazid, de leurs projets. Yazid était encore plus vivant depuis sa brusque disparition. - Comment va-t-elle ? Est-ce qu'elle broie encore du noir ? Parle-t-elle de son bébé ? - Elle me parle de lui, dit Saïd. Elle éprouve encore de la culpabilité ! Elle est convaincue d'avoir failli à son rôle ! En plus d'être amoureuse de lui, elle est médecin ! Le fait de n'avoir rien vu la laisse douter de ces capacités à être un bon médecin. Il lui faudra du temps pour se remettre de sa mort et pour reprendre sa vie. La vie nous enseigne combien on est impuissant face à la mort. C'est dur à accepter. - Mais la vie continue. Elle porte son enfant et elle n'a pas encore décidé de ce qu'elle allait faire. Elle va se gâcher la vie et la sienne si elle continue à vivre dans le passé ! Qu'est-ce que je devrais faire pour la secouer et la ramener à la réalité ? - Franchement, je l'ignore ! Si elle n'avait pas été enceinte, on pourrait la laisser porter le deuil quelque temps. Assia ne savait plus quoi faire. Elle appela son ex-mari pour lui demander de l'aide. Elle savait qu'il parlait parfois à leur fille. - Elle ne peut pas rester dans cet état ! Elle sera à son quatrième mois de grossesse et elle n'est pas encore allée voir un gynécologue ! Parle-lui. Elle doit t'écouter. Larbi eut une meilleure idée. Cela faisait presque une année qu'elle n'était pas venue à Londres. Il l'appela et l'invita. - Je n'ai pas envie de sortir. - Il le faudra bien. Tu dois être suivie par une gynécologue, lui rappela-t-il. Il faut surveiller ta grossesse. Ton rôle de mère a commencé le jour où tu l'as découvert. Mounira pleura. - C'était le jour où j'étais partie lui apprendre la nouvelle, lui dit-elle. Il est parti sans savoir ! Mon bébé naîtra sans lui. Il ne connaîtra pas son père. - Et à ce rythme, même sa mère ! répliqua Larbi. Tu culpabilises pour quelque chose qui te dépasse. Ce n'est pas de ta faute s'il est mort. Ta culpabilité ne doit pas t'empêcher de vivre car tu portes la vie. Dis-moi, franchement, est-ce que Yazid aurait approuvé ton comportement ? Est-ce la bonne manière de lui prouver ton amour ? Larbi se tut un moment, en l'entendant renifler, à l'autre bout de la ligne. - Ma fille, pense à tout ce qu'il aurait pu te dire, de faire, pour toi, pour votre bébé. Moi, je suis sûr et certain que s'il pouvait t'envoyer un message, il te dirait d'arrêter de pleurer et d'aller de l'avant. Pour toi, pour votre bébé. Il t'aimait sincèrement et tout ce qu'il voulait, c'était ton bonheur. Là, où il est, il ne sera jamais tranquille ! Temps que tu ne te seras pas réconciliée avec la vie !...
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