Résumé : Mounira était dans un état de choc. Son oncle l'avait ramenée à Alger. Assia partageait sa peine. Elle apprit à sa fille que Yazid était condamné depuis le début. Elle n'avait rien pu faire pour le sauver. Mounira n'en revenait pas. Elle était avec lui et n'avait rien vu venir… - Mais pourquoi tu me l'as caché ? - Il ne voulait pas. Il m'a fait jurer de ne rien dire, avoua Assia. Mais maintenant, je ne peux plus le garder pour moi. - Je lui avais proposé de l'emmener chez un spécialiste mais il a refusé, lui confia Mounira. - Si, il en a vu un, rectifia Assia. C'était un de mes confrères qui m'avait confirmé la gravité de son cas ! Je l'ai suivi près de six mois. Je souffrais de vous voir si heureux et de savoir qu'il n'en avait plus pour longtemps. Je voulais le sauver mais j'étais impuissante ! - Ton patient ? fit Mounira, écarlate. Tu me l'as caché ? - Il m'avait fait promettre de ne rien te dire, répéta sa mère. Il ne me laissait pas le choix ! Mounira se leva pour regarder dehors. - Vous avez comploté derrière moi ! - Le secret professionnel m'empêchait aussi de te révéler que Yazid était cancéreux, continua sa mère. Il espérait s'en sortir ! - Et ça n'a pas été le cas, termina Mounira. - En effet, reconnut sa mère. Lorsque le cancer avait été découvert, il était trop tard pour agir ! - Comment se fait-il que je n'ai pas pu me douter une seule fois ?... Je n'arrive pas à comprendre comment tout ceci a pu être fait à mon insu alors que je le voyais et te voyais aussi !?, s'écria Mounira en se tournant. Et maintenant… il n'est plus là et j'attends son enfant ! - Tu dois te faire avorter, dit Assia. Tu n'as pas le choix ! - Non ! Me faire avorter ? Mais qu'est-ce que tu crois ? Que je vais me séparer de ce qui me lie à lui ? - Il n'est plus là ! Ma fille, que sera ta vie et la sienne ? Notre société ne pardonne pas et condamne celles qui ont la malchance de se retrouver dans cette situation dramatique ! Ta vie sera un enfer ! Celui de ton enfant aussi ! Quelle vie vas-tu lui offrir ? - Je n'en sais rien mais je le garderais ! Qu'on me condamne ou pas, je me battrais pour lui ! Tu entends ? Je lui offrirai le meilleur. Je ferai tout pour lui. Mon enfant ne sera pas un bâtard ! Dès qu'il sera en âge de comprendre, je lui raconterai tout ! Tout ! - Mais les gens vont jazzer et te condamner sévèrement ! Ton enfant t'en voudra aussi ! Crois-moi, je ne te veux que le meilleur. Pense à ce que sera ta vie ! Je sais que tu sauras prendre la bonne décision. Le temps est contre toi. - Raison de plus pour le garder, rétorqua Mounira. Je te promets de réfléchir. - Pourquoi n'irais-tu pas à Londres ? Cela te fera du bien, de t'éloigner d'ici ! Tu pourras réfléchir calmement ! Mounira haussa les épaules. - Où que j'aille, j'emporterai mes souvenirs, dans mon cœur. Tu sais ce que je pense ? Baba M'hand avait peut-être raison ? Je lui ai porté malheur. Je comprends sa colère et sa haine. - Ne dis pas n'importe quoi ! Il était tombé malade, lui rappela sa mère alors qu'elle quittait le salon. Il n'a pas contracté cette maladie auprès de toi. Ces chances de guérison étaient nulles depuis le début… Mounira n'entendit pas la suite. Elle monta à sa chambre et s'y enferma. Elle avait besoin de réfléchir, de se décider…
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