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Au bonheur des enfants
Colonies de vacances à l'ouest du pays
Publié dans Liberté le 09 - 08 - 2005

Malgré le manque de moyens, des efforts sont fournis pour garantir un séjour de rêve pour les bambins...
ux premières lueurs du jour, nous quittons Alger, profitant de la fraîcheur matinale en ces temps de grandes chaleurs. Direction : l'ouest du pays à la découverte des centres de l'Agence nationale des loisirs de la jeunesse (Analj). El Aïd, chauffeur de l'Analj, connaît bien la route pour l'avoir souvent empruntée. Il s'avère être un guide précieux le temps d'une mission. À notre arrivée à Rechgoun, nous étions complètement gagnés par la fatigue. À peine le temps de se restaurer et nous tombons vite dans les bras de Morphée. À notre réveil, nous sommes éblouis par la beauté des lieux. Nous sommes au centre de l'Analj Rechgoun, à 8 km de Beni Saf. Une fois sur les lieux, nous sommes très vite gagnés par la bonne humeur des enfants et cela faisait longtemps que nous n'avions pas vu autant d'enfants réunis, à la fois, sous le même toit. Ces derniers s'apprêtent à descendre à la plage et c'est, selon les moniteurs et monitrices, leur moment favori de tout le programme de la colonie de vacances.
Fodil Zaghar, chef du centre, nous reçoit chaleureusement et nous fait visiter les lieux qu'il semble chérir comme sa propre demeure. Nous sommes frappés par la propreté des lieux, même s'ils ont grand besoin d'être retapés et équipés en matériel de loisirs. Les animateurs et toute l'équipe d'encadrement font de leur mieux, mais ça reste insuffisant. Nous retrouvons les enfants en bord de mer qui s'ébattent joyeusement dans l'eau. Comme quoi, il suffit de si peu pour rendre un enfant heureux. Ils sont 255 enfants de gardes communaux de Sidi Bel-Abbès. Lors de la première session, ils étaient 250 venus de Mostaganem et de Saïda.
“J'ai appris tellement de choses depuis que je suis ici et je me suis liée d'amitié avec d'autres filles que je compte retrouver l'année prochaine, inch Allah”, nous dit Sarah, une fillette de 7 ans qui, timidement, nous fredonne une chanson de colonie de vacances. Les garçons sont plutôt moins intimidés et chacun d'eux nous livre ses impressions. “Je passe les plus belles vacances de ma vie”, nous confie Yacine qui, pour la première fois, se retrouve loin de sa famille.
Sid Ahmed, Nawel, Mohamed Amine, Tarek et bien d'autres animateurs sont là pour assurer la sécurité des enfants et l'animation dans les centres. Ils sont pour la plupart étudiants. Ils sont soumis, au préalable, à un stage de formation de 10 jours, complété par un stage pratique sur le terrain. Il existe deux grades à gagner avant de devenir animateur principal et grimper ainsi les échelons avec pour ambition, d'accéder à un poste important dans la hiérarchie, jusqu'à devenir chef de centre. Pour d'autres, c'est simplement l'amour des enfants qui les motive.
“Chaque animateur parraine 10 enfants et doit apprendre les techniques d'animation et la dynamique de groupe, des cours de psychologie, des notions dans le domaine social et, le plus important, c'est de toujours faire passer un message éducatif à travers un programme d'animation”, nous explique Merbah Abdelkader, éducateur spécialisé du secteur de la jeunesse, qui se charge justement de la formation.
Après la baignade, les enfants ont droit à un moment de repos avant de passer à table et, ensuite, c'est la sieste. L'après-midi fini, c'est la préparation de la veillée et “Barakuda” est toujours la vedette de la soirée. il s'agit de Salah Eddine, l'animateur le plus adulé des enfants. Son secret ? “Aimer les enfants, tout simplement”, nous dit-il et ça lui réussit très bien. Le soir venu, grands et petits sont réunis autour de la petite place du centre qui sert de scène. Les enfants sont autant animateurs que spectateurs. Ils sont complètement investis dans tous les numéros préparés, en plus de l'effort supplémentaire des animateurs, dont chacun doit faire preuve de beaucoup d'imagination. Nous apprenons que le programme s'effectue en courbe, de façon à commencer lentement en cadence pour atteindre un pic au milieu de la soirée et redescendre pour retrouver le calme, avant que les enfants ne dorment.
Un autre jour s'annonce. À 8 heures, les enfants se réveillent joyeux pour prendre le petit-déjeuner, préparé soigneusement par Abdelkader, alias Maradona. Les enfants sont d'ailleurs gâtés par les talent d'un véritable chef au service des ces bouts de choux, depuis vingt longues années sans jamais se lasser. Il a pourtant exercé dans les plus grands restaurants du pays, mais l'univers des enfants et ses fourneaux restent pour lui ce qu'il y a de plus précieux.
À Beni Saf
Une animation particulière règne au centre de l'Analj de Beni Saf, entre Tlemcen et Aïn Témouchent. Beni Saf est caractérisée par des villages typiques, dont le quartier Ghar El Baroud qui a servi autrefois de base aux troupes de l'Emir Abdelkader. Une petite ville étagée sur le flanc d'une vallée étroite, connue pour être un centre minier et un port de pêche au littoral poissonneux.
Cheikh Abderrahmane Mohamed, chef du centre, vient à notre rencontre et, d'emblée, nous donne des indications sur les lieux. “Le centre a une capacité d'accueil de 200 enfants en plus de 30 jeunes venus dans le cadre du programme “Mobilité de jeunes”, en plus de l'encadrement et le personnel de service”, nous dit Cheikh, affirmant que le centre est bien placé est très sollicité, mais les capacités et les conditions d'accueil sont loin d'être satisfaisantes. “Nous faisons de notre mieux pour être à la hauteur des prestations demandées, mais ce n'est pas toujours évident. Le centre date de l'époque coloniale et a grand besoin d'être rénové. Il serait, dans ce cas, opérationnel toute l'année”, nous a déclaré Cheikh, qui semble avoir de grands projets pour le centre. “La maquette est prête pourvu qu'elle soit retenue et ce centre deviendra une véritable mine d'or.”
Du côté des enfants, c'est l'heure de la sieste… mais pas pour tout le monde. Les 11 ans et plus n'y tiennent pas tellement. Ils préfèrent changer ce moment de repos contre des parties de cartes ou d'échecs. C'est “le groupe de choc”, comme ils se plaisent à se qualifier eux-mêmes. Ils sont venus de Naâma, Béchar ou d'Oran.
“Nous apprenons le dessin en plus d'autres travaux manuels”, nous raconte Mehdi, venu d'Oran, en confiant que son hobby et de jouer au foot. Des tournois sont ainsi organisés avec, en parallèle, des ateliers d'arts dramatiques et lyriques. Une nouveauté y est introduite et concerne désormais des ateliers sur l'environnement, avec l'objectif de procéder à un travail de sensibilisation. Il existe aussi un programme de sorties éducatives avec au menu des visites vers des sites historiques ou, comme pour le cas de Beni Saf, une visite à l'aquarium. Celui-ci vaut vraiment le détour, notamment pour contempler les trois tortues géantes (tortues marines). L'enfant, particulièrement celui venu des régions du Sud, peut découvrir dans ces lieux toutes les espèces marines qu'il voient, en général, pour la première fois.
Au centre de Aïn Brahim (Mostaganem)
Aïn Brahim est un lieu situé dans la localité de Sidi Lakhdar dans la daïra de Sid Ali, à 60 km de la côte est de la wilaya de Mostaganem. En ces lieux, l'Analj gère un magnifique centre qui s'étend sur 5 ha. Ici, ce n'est pas l'espace qui manque. Mais comme un peu partout, ils ont besoin d'être rénovés et vite… “J'ai appris à nager”, nous lance Houssam, avant de se replonger dans sa partie d'échec qui semble retenir toute son attention. N'osant pas le déranger, nous nous adressons à un autre enfant, spectateur de la partie. Ce dernier s'avère être le cousin de Houssam et tous, comme les autres enfants ici, ils sont venus d'Alger (Baraki, Bab Ezzouar, Alger-Centre, etc.)
“Les enfants sont soumis à un réveil échelonné, je ne veux pas qu'ils se sentent dans une caserne”, nous dit Faresi Mokhtar, directeur pédagogique. “Les enfants ont droit aussi à des séances vidéo, ou à la lecture pour ceux qui ne tiennent pas à faire la sieste. Je ne peux les y obliger”, nous raconte Mokhtar, qui n'omet pas de vérifier les dates d'anniversaire des enfants et organiser une fête collective avec, en bonus, des cadeaux.
“Bel AlgErie”
Pièces théâtrales et tours de magie
“Bel Algérie”, producteur de fromage représentant de la société Vache qui Rit, a véritablement apporté joie et bonne humeur à travers des spectacles assurés dans les treize centres opérationnels de l'Analj. Sous forme de sponsoring, un partenariat s'est établi entre l'Analj et “Bel Algérie” et a permis, à travers 21 représentations, au talentueux magicien, illusionniste, Boussouf Amar, de communiquer du bonheur à travers l'illusion. La magie opère ! Les enfants, les yeux grands ouverts, ont véritablement pris beaucoup de plaisir devant les tours de passe-passe de Amar qui n'a pas manqué d'attiser la curiosité des plus grands. Aussi, pendant tout l'été Amar ne défait pas sa valise sillonnant de ville en ville les centres de l'Analj.
“Sachez que les enfants me donnent autant de bonheur que je leur offre. Leur sourire et leur regard attentif me comblent”, nous dit-il. Idem pour le groupe de comédiens de Masrah Tadj, venu de Bordj Bou Arréridj, qui interprète la pièce théâtrale Moughamaret Imlek (les aventures du géant) qui raconte l'amitié et la solidarité qui devraient exister entre tous les enfants du monde. Des soirées inoubliables sont ainsi programmées, une fois par session, agrémentées par des chants sur l'environnement, la propreté et le savoir.
Abdelwahab Bouhara, DG de l'ANALJ
“Je voudrais récupérer les chalets de boumerdès”
Ils sont 12 000 enfants à avoir profité cet été
des vacances.
“Il est question d'un programme quinquennal qui doit être mis en place”, a-t-il indiqué en évoquant les problèmes financiers de l'Analj.
M. A. Bouhara, DG de l'Association nationale des loisirs de la jeunesse (Analj), avait déclaré au début de la saison estivale son intention de sillonner le territoire algérien et visiter tous les centres qui dépendent de l'organisme qu'il dirige depuis quelques mois. Promesse tenue. Nous l'avons, d'ailleurs, rencontré au centre de Rechgoun où il était venu à la rencontre des enfants. “Mes visites ne s'inscrivent pas dans une logique d'inspection. Il s'agit plutôt d'encourager mes collaborateurs et relever par la même occasion les lacunes pour aller dans le sens de l'amélioration pour les saisons à venir”, nous dit-il. Il nie pas l'état délabré de certains centres qui ont besoin, en urgence, de rénovation, voire reconstruction, notamment pour les bâtisses qui datent de l'époque coloniale, comme c'est le cas du centre de Beni Saf, et qui ont souffert d'un manque d'entretien.
Un programme quinquennal en vue
“Il est question d'un programme quinquennal qui doit être mis en place”, a indiqué notre interlocuteur, sans s'attarder sur les problèmes financiers de l'Analj. Cette dernière est, cependant, lourdement endettée, comme le confirme M. Bouhara. “L'Etat a concédé des sommes considérables pour la réalisation de Maisons de jeunes, d'auberges de jeunesse, de centres de loisirs scientifiques, d'informations et d'animation pour jeunes. Mais qui profite aujourd'hui de tous ces organismes ?” s'est-il interrogé. M. Bouhara déplore que les auberges de jeunesse profitent à d'autres personnes que les jeunes eux-mêmes. C'est dire qu'aujourd'hui, après plusieurs années de terrorisme et de laisser-aller, il est temps pour les concernés de revoir leur copie et de prendre en charge, enfin, cette jeunesse souvent livrée à elle-même, notamment à l'intérieur du pays où les moyens et les infrastructures de loisirs se font rare ou sont quasi inexistants.
En sa qualité de pédagogue — il a exercé en tant que professeur de sport avant de passer à des postes administratifs tels directeur général de l'Oco — M. Bouhara explique : “Nous avons lancé cet été, dans certains centres, des ateliers sur des thèmes précis tels que l'informatique à Zéralda. L'enfant pourra ainsi se familiariser avec une langue étrangère (français ou anglais) en plus de la manipulation de l'outil informatique. Ce sont ces ateliers justement qui donneront naissance, à partir de l'année prochaine, à des colonies de vacances à thèmes et susciter ainsi des vocations. Les colonies de vacances sont, en effet, une manière de se divertir mais aussi et surtout un moyen d'acquérir des connaissances.”
Ils sont 12 000 enfants à avoir profité cet été des vacances assurées par l'Analj, à raison de 900 DA par jour (15 jours par session). Ils auraient pu être beaucoup plus nombreux à profiter de ces prix compétitifs si l'Analj ne faisait pas face à la concurrence. D'autres intervenants (privés en majorité) pratiquent des prix beaucoup plus élevés (jusqu'à 1 500 DA) pour les mêmes prestations, voire en deçà. D'autres anomalies concernent l'Analj qui reste une entreprise publique à caractère éducatif, tenue, cependant, à générer des bénéfices vu quelle ne reçoit plus aucune subvention de l'Etat. Or, l'état des lieux des centres — notre visite à travers quelques-uns — atteste qu'ils ont besoin d'être réhabilités, la plupart nécessitant un équipement, pour en faire de véritables centres de loisirs opérationnels toute l'année et non pas se contenter de se servir de ces endroits magnifiques uniquement pour les colonies de vacances. Autre constat qui concerne cette fois-ci les clients de l'Analj. La garde communale et la Dgsn sont des partenaires alors que les associations, qui, elles, reçoivent des subventions de l'Etat, préfèrent s'adresser ailleurs. Les scouts, à titre d'exemple, ont loué leur centre à des privés et s'adressent à d'autres prestataires. D'ailleurs, ils ne sont pas les seuls à agir de la sorte.
“L'idée existe, et nous sommes en train de la mûrir, pour l'organisation de journées de plein air, des week-ends aérés, des stages et des circuits touristiques avec des échanges entre le Nord et le Sud du pays et pourquoi pas des échanges internationaux comme cela se faisait auparavant”, nous a déclaré M. Bouhara, en réclamant des moyens à
l'Etat. Par ailleurs, il espère surtout récupérer les chalets de Boumerdès qui ont servi à abriter les sinistrés du dernier séisme. “Nous avons besoin de ces chalets pour améliorer nos prestations et être opérationnels toute l'année. Si on récupère les chalets de Boumerdès nous pourrons les rénover et les entretenir. Ils seront à la disposition des jeunes et des associations sportives. En cas de besoin, ils serviront, systématiquement, à la solidarité nationale puisque, en guise d'entreprise publique, nous nous inscrivons dans l'élan de la solidarité nationale”, a-t-il assuré. Il précise que cela peut s'effectuer aussi à travers un achat avec un échéancier raisonnable compte tenu des difficultés financières de l'Analj qui a pourtant pris en charge 250 enfants parmi lesquels on retrouve des enfants asthmatiques de Béchar.
“Cela s'est effectué grâce aux efforts du ministre qui est très sensible à tous ce qui touche l'enfant et le jeune. Nous aurions voulu faire profiter un grand nombre d'enfants démunis si nos moyens le permettaient”, a déploré M. Bouhara, qui affirme que les centres sont assez grands et peuvent connaître une extension pour devenir des merveilles comme c'est le cas du centre de Jijel, n'était le handicap financier.
Une idée qui s'apparente à une véritable tradition, appliquée dans tous les centres de l'Analj, comme nous l'avons constaté par nous-mêmes lors de notre passage au centre de Ténès.
À Ténès
Le centre est situé à Oued Guessab, à 6 km à l'ouest du chef-lieu de la ville de Ténès (wilaya de Chlef), sur la bande côtière Ténès-Mostaganem. Arrivés à la tombée de la nuit, le centre de l'Analj de Ténès était déjà plongée dans une ambiance de fête. C'est la préparation de la veillée, nous dit-on.
Maâraf El Hadj est à la fois chef de centre et son directeur pédagogique. Cela lui permet une meilleure maîtrise dans la gestion, même si cela signifie aussi beaucoup de responsabilités. Toute la région de Ténès souffre de manque d'eau et le centre n'en est pas épargné. L'eau est carrément achetée et cela revient cher. Autre anomalie constatée, c'est l'absence de plage. “Le sable n'existe pas et il est remplacé par des galets. Ce n'est pas très pratique pour les enfants et les solutions pour y remédier existent, pour peu que tous les concernés s'y mettent”, a assuré El Hadj déplorant ainsi qu'un endroit aussi beau ne dispose de plage adéquate.
Tout en parlant des sorties pour des visites de sites historiques, notre hôte nous fait visiter la maison, en commençant par nous orienter vers le tableau d'affichage. Tout y est porté, en effet, au moindre petit détail, du menu du jour jusqu'au programme pour le lavage de linge (assuré par le centre). Figurent aussi des listes désignant la plus belle maison (meilleure décoration), le programme général de toute la session en plus des ateliers.
Dès son arrivée, l'enfant peut s'informer et s'inscrire dans l'atelier qui le motive. Le personnel et l'équipe d'encadrement sont représentés par un arbre généalogique, permettant ainsi de savoir à qui s'adresser dès le début, en plus de la première soirée qui est consacrée aux présentations, d'où son nom “veillée connaissance”. Nous retrouvons sur le tableau aussi une carte géographique représentant les pays du Maghreb, de manière à apprendre aux enfants des notions en géographie mais surtout le respect de l'autre. D'où, d'ailleurs, la pertinence de programmer des pièces théâtrales représentant, à titre d'exemple, des Indiens d'Amérique.
“Nous voulons apprendre aux enfants à être ouverts sur le monde et tolérants de toutes les différences. Qu'il ne sert à rien de s'entretuer et que la paix doit gagner aussi bien l'Algérie que le monde entier”, nous explique l'animateur principal du centre, lors d'une sympathique réunion en présence des enfants. Dans un coin tranquille du centre, abrité par des arbres magnifiques qui procuraient air pur et fraîcheur, les enfants nous ont livré tout leur bonheur de se retrouver en colonie dans ce magnifique centre créé 2000.
“Donne-moi du temps et je vais te convaincre que tu ne peux vivre sans moi, que je suis utile autant pour toi que pour la nature (…) Ainsi s'adresse la fleur à l'homme qui voulait l'arracher brutalement à la vie.” C'est justement sur ce ton narratif que les animateurs transmettent un message de sensibilisation pour la protection de l'environnement. C'est aussi ça la nouvelle méthode menée dans les centres de l'Analj, qui tendent à être des lieux de loisirs mais aussi une occasion pour l'enfant, comme nous l'explique des jeunes moniteurs, contents de trouver en la personne de Cheikh Brahim (animateur principal) un professeur précieux pour compléter leur formation.
Adel, Zakaria, Mohamed (1 et 2) Youcef, Ishak, Abdellah, Mustapha, entourés par le moniteur Chemseddine, me racontent toute la joie éprouvée à la rencontre du magicien, mais aussi à tous ce qu'ils sont en train d'apprendre en ces lieux. Avant de nous quitter, ils demandent à leur moniteur de ne pas oublier de passer le soir terminer l'histoire. Leurs vacances, selon eux, sont un véritable conte de fées.
Toute la région de Ténès souffre du manque d'eau, et le centre n'en est pas épargné. L'eau est carrément achetée et cela revient cher.
Mobilité de jeunes
Opération “À la découverte de mon pays”
Pour développer les loisirs de la jeunesse, l'opération “À la découverte de mon pays” a été lancée cet été au profit des jeunes qui, par le biais des centres de l'Analj, pourront sillonner le pays.
À ses débuts timides, cette opération semble déjà susciter l'engouement des jeunes comme ceux rencontrés au centre de l'Analj de Beni Saf. “C'est la première fois de ma vie que je vois la mer. Je ne sais pas encore nager mais c'est un plaisir de l'approcher d'aussi près”, nous dira ce jeune venu de Tamanrasset. Ils sont, d'ailleurs, nombreux comme lui très intéressés de découvrir le Nord.
Dans les centres de l'Analj, le jeune a droit à trois nuitées à raison de 100 DA l'une. Une formule intéressante mais non sans inconvénient. La capacité d'accueil des centres est, pour le moment, très limitée. “Pour le reste de l'année cela ne me pose aucun problème. Mais pour l'été il n'est pas question de mélanger des jeunes avec les enfants des colonies”, a déclaré, catégorique, un chef de centre pour expliquer la difficulté pour certains d'appliquer cette formule malgré toutes les bonnes volontés.
Là aussi, la disponibilité des moyens financiers pour lancer de manière sérieuse cette opération se pose avec acuité. Il s'agit là d'un moyen complémentaire avec les auberges de jeunesse qui ne suffisent plus dans certaines régions très fréquentées durant la saison estivale.
N. S.


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