Pour ce 35e acte de leurs marches contre le système en place et ceux qui tentent de détourner la révolte populaire, les étudiants de Bouira ont répondu massivement à l'appel. Après leur assemblée générale de dimanche dernier, les étudiants de Bouira qui ont affiché leur détermination à en finir avec le régime en place, rejettent toute initiative émanant du pouvoir. C'est vers 11h que le premier carré de marcheurs s'est ébranlé de l'université. Les manifestants ont déploré la "surdité" et la "cécité" du pouvoir quant aux revendications populaires. "Nous en sommes à notre 35e semaine de manifestation, huit mois après le début de la révolution, et ce système s'entête encore à aller vers une élection que tout un peuple rejette", déplore une étudiante brandissant une pancarte sur laquelle était inscrit "Oui pour la transition, non à l'élection de la honte". Pour les étudiants de Bouira, les élections et la feuille de route proposée par le pouvoir n'ont aucun sens, selon leurs dires, puisque la sortie de crise ne peut venir des gens qui ont contribué à maintenir le système et à le pérenniser. Durant la marche qui les a conduits du pôle universitaire jusqu'au siège de la wilaya, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en place. "Bedoui dégage", "FLN dégage !", "Le peuple veut la chute du régime". Selon Madjid Bacha, membre du collectif des étudiants libres de Bouira, l'élection que compte organiser le pouvoir n'a aucun sens. "Après avoir mené le pays au bord du précipice durant ces 20 dernières années, ce pouvoir veut à tout prix sortir par la grande porte en faisant miroiter au peuple qu'il va sauver le pays. Des mensonges éhontés que personne ne peut gober maintenant", a-t-il dénoncé. 12h30 et dans une ambiance bon enfant, le cortège marquera une première halte devant le siège de la daïra. Lors d'une seconde halte à la maison de la culture Ali-Zamoum, ils ont observé une minute de silence à la mémoire des journalistes morts dans l'exercice de leurs fonctions.
