Tout comme l'installation de la commission des élections qui a eu lieu en catimini il y a un peu plus d'une semaine, au siège de l'ancienne instance de surveillance des élections, l'opération de collecte des signatures au profit des candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre a été menée dans une grande clandestinité à Tizi Ouzou. Des chiffres qu'aucune source officielle n'a confirmés, font état d'une collecte de 3 000 signatures au profit du candidat du RND, Azzedine Mihoubi, d'un peu plus de 2 000 pour Abdelmadjid Tebboune et quelques autres centaines au profit de plusieurs autres candidats. Mais le commun des citoyens s'interroge sur la manière avec laquelle ces signatures ont été collectées d'autant que les fonctionnaires des APC de la quasi-totalité du territoire de la wilaya ont carrément refusé d'officier. Selon des sources au fait de ces opérations, "la collecte des signatures au profit des candidats n'est pas le fait d'entités politiques officielles, mais de réseaux qui ont agi dans une grande discrétion, pour ne pas dire dans la clandestinité car sachant pertinemment qu'ils seront confrontés à des réactions énergiques de la population". Au bureau de l'Organisation des moudjahidine à Draâ Ben Khedda, les occupants ont déjà eu à le vérifier à leurs dépens à la fin de la semaine écoulée. En effet, une information ayant circulé avec insistance au sein de la population sur une supposée opération de collecte de signatures lancée dans ce bureau n'a pas tardé à provoquer la colère des habitants qui ont immédiatement muré le siège en question. Mais cela n'a pas dissuadé les réseaux clandestins qui, eux, ont mené l'opération jusqu'au bout. Interrogé à ce sujet, le coordinateur du RND à Tizi Ouzou, Tayeb Mokadem, s'en lave les mains. "Le bureau de wilaya du RND à Tizi Ouzou ne s'est pas occupé de cette opération de collecte des signatures, cependant, d'après mes informations, des militants et sympathisants du RND ont collecté des signatures", nous a-t-il expliqué. Selon certaines sources crédibles, l'opération de collecte au profit de Mihoubi a été chapeautée par un élu national et un élu local du RND connus pour leurs positions hostiles à la révolution populaire. Quant au recueil des signatures au profit de Tebboune, il a été mené, selon nos sources, par un ex-frondeur du FLN. Mais au-delà des chiffres et des personnes impliquées dans ces opérations, c'est surtout la clandestinité dans laquelle les différentes opérations liées à l'organisation de l'élection présidentielle du 12 décembre qui intrigue. La question qui se pose est la suivante : comment le pouvoir compte-t-il organiser une élection dont les différentes opérations liées à sa préparation sont menées dans la clandestinité ? Une clandestinité qui bat en brèche les déclarations comme celle de Bensalah qui a réduit le peuple qui rejette cette élection à "quelques éléments", et qui parle de "situation contrôlée".