Dix personnes ont été tuées jeudi dans une attaque attribuée à des insurgés dans l'extrême nord du Mozambique, où ils font régner la terreur depuis deux ans, selon des médias. Des individus armés ont tendu une embuscade sur une route près du village de Mbau, dans la province du Cabo Delgado, visant un camion transportant des passagers et des marchandises. "Le véhicule s'est retrouvé embourbé sur une route sablonneuse et soudain des personnes non identifiées ont commencé à tirer sur nous", a expliqué un témoin, blessé au bras. Dix personnes ont été tuées, selon ce témoin, un jeune homme d'affaires qui a souhaité garder l'anonymat pour des raisons de sécurité. "La situation se détériore. Les gens quittent leurs villages" pour la ville de Mocimboa, dans la province du Cabo Delgado, a-t-il déclaré, estimant que "les attaques augmentaient depuis les élections" du 15 octobre. Le Mozambique a organisé des élections générales, remportées par le parti Frelimo, au pouvoir depuis l'indépendance en 1975. Le véhicule visé par l'embuscade jeudi a été totalement brûlé. Les assaillants ont ensuite pillé des maisons et volé de la nourriture, selon les deux sources. Désignés sous le nom de "al-shabab" ("les jeunes", en arabe), les terroristes ont multiplié depuis deux ans les attaques meurtrières dans le Cabo Delgado, tuant au moins 300 civils et faisant des dizaines de milliers de déplacés. Le gouvernement du président Filipe Nyusi a déployé d'importants renforts dans la région, qui abrite de grandes réserves sous-marines de gaz, et promis d'éradiquer ces extrémistes. Début octobre, le ministère mozambicain avait annoncé, fait exceptionnel, la mort de neuf insurgés islamistes lors de combats avec l'armée dans l'extrême nord du pays, reconnaissant que des affrontements opposaient le mystérieux groupe terroriste aux militaires. Les "shababs" n'ont revendiqué aucune des opérations qui leur ont été attribuées. Le groupe Etat islamique (EI) s'est récemment dit l'auteur de plusieurs attaques survenues au Mozambique, mais de nombreux experts restent sceptiques au sujet de son influence dans la région.